Thérapie pour vaincre la dépendance à l’alcool

Corée du Sud: Un prêtre applique une méthode japonaise pour se libérer de l’alcoolisme

Séoul, 19 novembre 2006 (Apic) Pour aider les gens à se défaire de l’alcoolisme, un prêtre de l’archidiocèse de Séoul recommande une méthode japonaise d’introspection et de méditation comme thérapie efficace pour vaincre la dépendance à l’alcool.

Selon le Père Bartolomew Heo Ke-un, directeur du Centre pastoral pour alcooliques, la méthode dite «Naikan», a démontré son efficacité dans le traitement de l’alcoolisme au Japon. «Cette année, nous avons utilisé cette méthode à Séoul deux ou trois fois au cours d’une retraite pour les alcooliques», assure ce prêtre cité par Eglises d’Asie. Le Père Heo précise que cette méthode lui a permis de se défaire de l’alcoolisme dont il souffrait depuis une dizaine d’années.

D’après lui, 90 % de ceux qui ont suivi une semaine durant cette méthode Naikan prennent conscience qu’il leur est possible d’arrêter de boire et plus de la moitié d’entre eux ont effectivement cessé de consommer de l’alcool ces douze derniers mois.

«Les patients consacrent 15h30 par jour au Naikan, contrôlés et assistés toutes les deux heures durant trois ou cinq minutes par un conseiller», a commenté le prêtre. D’après lui, Naikan, qui signifie en japonais «introspection», est une méthode de réflexion sur soi qui aide les gens à se connaître eux-mêmes et leur entourage. La méditation tourne autour de trois questions: qu’est-ce que j’ai reçu des autres aujourd’hui ? Qu’est ce que je leur ai donné ? De quelles difficultés et de quels soucis suis-je la cause pour les autres aujourd’hui ? Il s’agit là d’une adaptation de ce qui se fait au Japon depuis 1975.

Le Naikan se pratique assis dans un espace d’un mètre carré délimité par un paravent. Au cours de cet exercice quotidien, le patient ne doit ni parler, ni lire, ni écouter la radio. De plus, il ne doit pas quitter son box où il prend même ses repas, si ce n’est pour satisfaire ses besoins naturels. D’après le Père Heo, les deux premiers jours sont les plus difficiles et il n’est pas rare que des patients quittent le stage à ce moment-là. Mais, après trois jours, ceux qui ont persévéré se sentent plus à l’aise dans leur corps et dans leur âme.

Le P. Heo reconnaît que cette thérapie relève d’une culture orientale et bouddhiste. Cependant, il ne pense pas qu’elle puisse être pour autant une recherche religieuse du salut. D’autre part, c’est la motivation et la volonté d’entreprendre cette thérapie qui lui donnent son efficacité, dit-il. Le Centre pastoral pour alcooliques a été mis sur pied par l’archidiocèse de Séoul en 1999. Il propose différents programmes pour les alcooliques dont celui, traditionnel, des Alcooliques Anonymes.

Pour une religieuse qui travaille auprès des alcooliques dans un hôpital catholique, la thérapie du Naikan peut se montrer un bon outil de guérison mais pas nécessairement adapté à des personnes sans aucune base religieuse. Passer quinze heures par jour en méditation, même si le programme ne dure qu’une semaine, n’est pas donné à tous, a-t-elle expliqué. (apic/eda/pr)

19 novembre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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