Coronavirus: Caritas internationalis craint le pire au Sud

L’organisation catholique Caritas Internationalis est sur le front dans les pays du Nord touchés par l’épidémie de coronavirus, mais se prépare «au pire» dans les pays du Sud, a expliqué Aloysus John, secrétaire général de l’organisation, lors d’un point presse le 3 avril 2020. La crise actuelle doit être l’occasion d’une «solidarité globale et créative», a-t-il expliqué. 

Caritas Internationalis a présenté son plan d’action humanitaire mondial pour faire face à la pandémie de coronavirus lors d’un point presse en visioconférence le 3 avril. A cette occasion, l’organisation a présenté le plan de coordination de l’action internationale de l’association face à l’épidémie, confié à la tchèque Suzanna Tkalec, présente lors de l’intervention. 

Si la situation est dramatique dans les pays du Nord, la communauté internationale doit veiller à maintenir une »solidarité globale et créative» avec les pays du Sud. On peut s’attendre «au pire» dans certains continents tel que l’Afrique, l’Asie ou l’Amérique du Sud, alerte Aloysus John, et ce d’autant plus si la maladie progresse dans ces régions.

«Un désastre humanitaire majeur» pourrait frapper les pays déjà touchés par la guerre ou les milieux urbains déjà très vulnérables, commente le secrétaire général. En effet, reconnaît Suzanna Tkalec, les dons financiers permettant d’accompagner le développement des pays du Sud risquent d’être captés par les pays du Nord touchés par la crise.

Etant donné les risques, l’organisation, dans les pas du pape François, appelle par ailleurs à un cessez-le-feu général. Elle plaide aussi pour une levée totale des sanctions économiques en Syrie, au Liban, au Yémen et en Iran, et en accord avec l’appel récent du président de la Caritas Internationalis, le cardinal Luis Antonio Tagle, l’association demande un mouvement d’annulation des dettes pour éviter une banqueroute des plus pauvres.

Sur le front partout dans le monde

En Italie, malgré la situation dramatique, le travail de la Caritas a pu continuer, a expliqué le responsable, au travers de diverses actions solidaires. Dans les pays les plus touchés d’Europe, ces aides consistent généralement en des soupes populaires, la mise en place de dortoirs pour les sans-abri et d’opérations d’assistance aux personnes âgées.

Dans les pays du Sud, l’action de Caritas Internationalis est double : en premier lieu, il s’agit de «susciter une prise de conscience» des risques encourus et enjeux sanitaires. A cet effet, Caritas Internationalis a mis en place une plateforme virtuelle numérique, Baobab, qui permet de suivre l’évolution du virus et d’identifier les meilleurs pratiques, cette action venant en complément des nombreuses initiatives portées par les Caritas locales.

La Caritas Internationalis est une confédération internationale d’organisations catholiques à but caritatif qui trouve ses racines en 1897, avec la première fondation d’une association Caritas. Elle est présente dans plus de 200 pays et territoires et agit sous la houlette du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Son président est actuellement – depuis le mois de mai 2015 et reconfirmé à son poste en mai 2019 – le cardinal philippin Tagle, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. (cath.ch/imedia/cd/mp)