L’exécutif démissionne au complet
Côte d’Ivoire – Déchets toxiques et répercussions politiques
Abidjan, 7 septembre 2006 (Apic) Le premier ministre intérimaire Charles Konan Banny a présenté la démission de l’exécutif au complet, une décision qui semble liée à la crise provoquée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan.
Le président Laurent Gbagbo aurait accepté la démission de l’exécutif, selon des sources proches du premier ministre – nommé par l’ONU et chargé de mener un gouvernement intérimaire ivoirien jusqu’aux aux élections d’octobre prochain.
Dans la nuit du 19 au 20 août un bateau appelé ’Probo Koala’, battant pavillon panaméen, est arrivé au port d’Abidjan, et par le biais de la compagnie locale ’Tommy’ – qui a loué des camions de vidange – a déversé des déchets toxiques dans plusieurs sites.
«La priorité est de localiser avec précision tous les sites où les déchets toxiques ont été déversés, au-delà des endroits habituels de dépôt, et de mesurer le taux de concentration du H2S (acide sulfhydrique ou hydrogène sulfuré, ndlr) présent afin de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger la population, souligne André Doh, directeur du Comité ivoirien anti-pollution (CIAPOL) basé à Abidjan.
Déchets de produits pétroliers
«Les analyses effectuées jusqu’ici par nos laboratoires ont prouvé la présence de déchets de produits pétroliers mélangés à d’autres minerais, mais les recherches continuent.
«Dès le 21 août, les habitants de certains quartiers d’Abidjan se sont mis en contact avec notre établissement et avec le ministère de l’Environnement, signalant des brûlures aux yeux, des vomissements et des difficultés respiratoires» explique le directeur du CIAPOL
Les zones concernées sont principalement celles des décharges d’Akouédo, de la zone industrielle de Vridi, de la zone du Zoo. «Une fois localisés, tous ces sites doivent être balisés, pour empêcher tout accès à la population. Le responsable du Centre anti-pollution, André Doh, regrette que les appareillages à disposition pour procéder aux analyses sur le terrain soient vétustes et insuffisantes.
D’après des renseignements contenus dans une communication faite par le ’Probo Koala’ – de propriété grecque – à une société ivoirienne, la ’Puma Energie’, ce sont quelque 400 tonnes qui auraient été déversées.
Si l’on en croit le ministère de la santé ivoirien, au moins 1’500 personnes intoxiquées ont été prises en charge par les hôpitaux de Cocody et Treichiville et par les cellules de crise mises en place dans plusieurs quartiers d’Adijan. 3 personnes sont décédées, dont 2 enfants. (apic/misna/vb)