Toutes les confessions religieuses ensemble

Côte-d’Ivoire: Fin de trois jours de jeûne et de repentir pour la paix

Abidjan, 12 janvier 2003 (APIC) Les principales confessions religieuses de Côte-d’Ivoire réfutent que le conflit sanglant qui déchire le pays depuis septembre dernier soit d’origine religieuse et qu’il opposerait chrétiens du Sud aux musulmans du Nord. Elles se sont unies au Forum de la société civile pour la paix de Côte-d’Ivoire pour organiser la semaine dernière trois jours de jeûne pour la paix, décrétés et observés par toutes les confessions du pays.

Une cérémonie oecuménique organisée conjointement par le Forum des Confessions Religieuses (FCR) et le Forum de la société civile pour la paix de Côte-d’Ivoire, a conclu jeudi à Abidjan les trois jours de jeûne pour la paix. Présidée par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, cette rencontre de prière et de repentir a rassemblé dans un grand stade de la capitale ivoirienne des fidèles musulmans, catholiques et chrétiens de l’Eglise protestante, rapporte le quotidien «Le Patriote» du 11 janvier. Elle a été l’occasion, pour les dignitaires religieux ivoiriens, de réaffirmer leur attachement à la paix, tout en dénonçant les tentatives d’utilisation de la religion à des fins politiques.

Non à l’utilisation de la religion à des fins politiques

Laurent Gbagbo a exprimé sa reconnaissance aux religieux pour avoir organisé cette rencontre qui en principe, a-t-il dit, relève de son ressort. Il s’est aussi dit réconforté de voir toutes les religions de son pays, se donner la main. «Car des gens veulent utiliser la religion pour détruire la Côte-d’Ivoire.Le diable cherche à passer par l’exacerbation des contradictions pour que la crise ne s’arrête pas», a-t-il souligné. Le président a ajouté que la guerre actuelle dans le pays est le fait de la jalousie des ennemis de la Côte-d’Ivoire qui est pour eux «une poule aux oeufs d’or».

Auparavant, le recteur de la mosquée du quartier Plateau d’Abidjan, l’imam Djiguiba Cissé, avait appelé au bannissement de la haine et de la vanité qui ont sans nulle doute conduit le pays au déchirement. Les différences de couleurs, de langues et de religions ne sont pas synonymes de supériorité ou d’infériorité, a-t-il fait remarquer.

Honoré Guié, président du Collectif de la société civile, a déclaré pour sa part, qu’il ne désespère pas et pense qu’il est encore possible, pour tous les Ivoiriens, de vivre ensemble et dans la paix. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour aider la Côte-d’Ivoire à sortir de «son cauchemar». L’imam Idriss Koudouss, un dignitaire musulman, a estimé que les revendications des différentes factions rebelles au Nord et à l’Ouest, obligent «les uns et les autres» à un réflexe d’ouverture et de compréhension. (apic/ibc/be)

12 janvier 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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