Côte-d’Ivoire: Fin officielle de cinq ans de crise politico-militaire
«Flamme de la paix» et une haie d’honneur de 12 km pour fêter
Abidjan, 31 juillet 2007 (Apic) Plus de deux mille armes de guerre ont été brûlées lundi 30 juillet 2007 à Bouaké, chef lieu de la partie nord de Côte-d’Ivoire. L’évènement a son importance du fait qu’il marque officiellement la fin de la crise militaro-politique que traverse le pays depuis septembre 2002.
Bouaké était le siège des Forces nouvelles (FN, opposition armée) qui contrôlaient depuis lors toute la partie nord. Cette cérémonie de réconciliation voulait mettre un terme à quatre ans et demi de violent conflit interne.
Selon la presse ivoirienne, la cérémonie de «Flamme de la paix» – bûcher symbolique des armes de la guerre civile – a eu lieu dans le stade municipal de Bouaké, en présence des chefs d’Etat du Burkina-Faso, d’Afrique du Sud, du Mali, du Bénin, et de Guinée Bissau, ainsi que de nombreuses délégations étrangères. Elle était présidée par le président Laurent Gbagbo, et son Premier ministre Guillaume Soro, qui a déclaré: «Nous sommes arrivés à un point de non retour; nous ne ferons rien d’autre que la paix». C’était le premier déplacement officiel en zone nord du président Gbagbo depuis le début de la crise militaro-politique dans le pays, il y a cinq ans. «Il nous faut aller aux élections vite, vite, vite; à partir d’aujourd’hui, nous sommes dans les préparatifs des élections. Aujourd’hui, c’est la paix, la guerre est finie», a-t-il lancé.
Une foule en délire
Pour la circonstance, les populations s’étaient massivement mobilisées, dressant une haie d’honneur de douze kilomètres allant de l’aéroport au stade municipal où la cérémonie d’incinération a eu lieu. Une véritable hystérie s’est produite lorsque le président Gbagbo et son Premier ministre ont allumé le feu. La foule de plus de vingt mille personnes a crié ensemble le mot paix, observant la montée progressive des flammes dans le ciel, accompagnée de fortes détonations d’armes non vidées de leurs charges.
Puis le chef de l’Etat ivoirien et le Premier ministre Guillaume Soro ont lâché des colombes qui se sont vite envolé dans le ciel. Signe, pour les Ivoiriens, du retour de la paix dans leur pays. L’ONU a salué aujourd’hui la cérémonie de «la Flamme de la paix», soulignant qu’elle constitue le lancement officiel du processus de désarmement dans le pays.
La crise en Côte-d’Ivoire a provoqué la mort de plus trois mille personnes dont des chefs religieux musulmans et chrétiens, et la destruction de biens religieux: mosquées, églises, Coran et Bible. (apic/ibc/be)