Côte-d’Ivoire: L’Eglise catholique dénonce la politique du «diviser pour mieux régner»
Pour une «Union sacrée entre chrétiens et musulmans
Abidjan, 10 novembre (APIC) Les autorités catholiques de Côte-d’Ivoire déplorent l’usage de la politique pour tenter de diviser chrétiens et musulmans. Elles lancent un appel aux musulmans et aux étrangers vivant dans le pays, afin de s’unir pour «freiner les dérives dangereuses actuelles» et éviter une fracture «irréversible». La Côte-d’Ivoire est secouée depuis le 19 septembre 2002 par une grave et profonde crise politico-militaire, à la suite d’une «mutinerie» militaire.
«Au nom de la démocratie, l’on a instrumentalisé la religion en tentant de créer la discorde entre chrétiens et musulmans et essayé d’opposer les étrangers et les nationaux», indique l’Eglise catholique dans un document publié par le quotidien ivoirien, «Notre voix», propriété du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir).
La déclaration demande aux musulmans et aux étrangers de «rester unis et forts face aux tentations de la division, de l’intolérance, de la vengeance et de la violence». «Nous vous exhortons à être des catalyseurs des énergies positives pour éclairer nos frères et soeurs qui compromettent l’avenir du pays», soulignent les autorités catholiques. Elles leur demandent également d’être «les défenseurs de la vérité, de la justice et de la légalité» et «les apôtres de la concordes, de la miséricorde et de la paix».
Selon l’Eglise catholique en Côte d’Ivoire, pour avoir raison d’un peuple, il faut diviser pour régner. Mais chrétiens et musulmans du pays doivent démontrer le contraire, en restant sourds «aux sirènes de la division», en gardant leur «lucidité» et toute leur «sérénité, pour discerner et réaliser la volonté de Dieu, dans la situation actuelle». «Frères et soeurs musulmans, restons forts et oeuvrons toujours en rangs serrés pour dénouer les crises de toutes sortes au sein de nos communautés et dans notre pays», lance-t-elle, soulignant les nombreux mariages inter-commauntaires en Côte- d’Ivoire.
Pour une «union sacrée» des musulmans, chrétiens et étrangers
Enfin, les autorités catholiques appellent à une «union sacrée» des musulmans, chrétiens et étrangers autour de la Côte-d’Ivoire et à collaborer pour restaurer la paix. «C’est une nécessité vitale et urgente», disent-ils, relevant que «le salut de la nation, de nos familles génétiques, religieuses et politiques, en dépend».
Par ailleurs, des femmes de l’Afrique de l’ouest, réunies à Dakar du 4 au 6 novembre dernier, se sont dites préoccupées par la situation en Côte- d’Ivoire. Dans une déclaration publiée à l’issue de leur conférence de trois jours sur la «contribution des femmes à la construction de la paix», elles appellent leurs «soeurs ivoiriennes à intensifier leur mobilisation et à s’organiser davantage pour la restauration de la paix et la tranquillité». «Votre avenir et celui de vos enfants sont trop importants pour être laissés dans les mains des seuls belligérants», font-elles remarquer. (apic/ibc/bb)