Côte-d’Ivoire: La conférence épiscopale «préoccupée» par la non-tenue des élections

Seule «porte de sortie» à la crise politico-militaire

Abidjan, 27 janvier 2009 (Apic) Les Evêques de Côte-d’Ivoire se sont déclarés «préoccupés» par la date incertaine des élections générales (présidentielle et législatives). Initialement prévues pour fin novembre dernier, elles ont été reportées à une date ultérieure non encore déterminée pour des raisons «matérielles». La Conférence épiscopale de Côte-d’Ivoire (CECI), était en réunion le 20 janvier dernier.

«Nous avons tous nourri et entretenu l’ardent désir de pouvoir accomplir notre devoir de citoyen en allant voter le 30 novembre 2008», a indiqué Mgr Joseph Aké, évêque de Gagnoa (centre-ouest), à l’ouverture de la conférence. «De report en report, de réajustement en réajustement, nous risquons de ne jamais aller à ces élections qui constituent pourtant la porte de sortie de la crise ivoirienne», a-t-il ajouté, avant de suggérer que la future date qui sera fixée d’un commun accord par les parties, soit la «bonne».

Selon le quotidien ivoirien, «Fraternité Matin», à l’issue de cette 87e assemblée à Yamoussoukro, la capitale politique, les évêques se sont interrogés quant à la date des élections, pour enfin sortir le pays de cette «situation de guerre qui n’a que trop duré».

«A force d’aller de report en report, on risque de faire perdurer inutilement cette situation et la souffrance des Ivoiriens», ont-ils notamment indiqué dans le communiqué final.

Mgr Marie Daniel-Dadiet, évêque de Korhogo (nord), a également exprimé cette préoccupation dans son homélie marquant la fin de la réunion de la CECI. Il a invité l’ensemble des Ivoiriens à prier pour que la «sagesse s’empare» des hommes politiques qui ont la «lourde tâche de conduire le bateau Ivoire». «Que les comportements positifs s’emparent» d’eux, a-t-il souhaité, tout comme il a formulé le voeu que le coeur de tous ceux qui vivent en Côte-d’Ivoire soit «épris de paix et que Dieu accorde un coeur et un esprit nouveau aux chrétiens». En conclusion, il a demandé qu’une prière soit dite pour une sortie définitive de la crise et une paix durable en Côte-d’Ivoire.

Des projets et des soucis

Différents points ont été abordés lors des assises de la CECI. Il s’agit, entre autres, du problème de l’enseignement catholique dont les enseignants perçoivent difficilement leurs salaires, de la formation pastorale, de la liturgie et du chant sacré, de l’apostolat des laïcs, de la future Université Catholique et Hôpital Catholique qui verront «incessamment» le jour dans la capitale politique et administrative.

Le nonce apostolique, Mgr Ambroise Madta, a rappelé aux évêques et archevêques ivoiriens, ainsi qu’au cardinal Bernard Agré, que l’Eglise catholique «reste et demeure» attachée au droit canonique qui interdit toute prise de position et toute intervention «actives de ses responsables dans la vie et syndicale des pays». Il a salué les efforts du gouvernement pour le retour de la paix en Côte-d’Ivoire. (apic/ibc/js)

27 janvier 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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