Côte-d’Ivoire: Le Forum National des Confessions Religieuses appelle à la paix
«Evitons de verser le sang inutilement»
Abidjan, 20 octobre 2002 (APIC) Le Forum National des Confessions Religieuses de Côte-d’Ivoire (FNCRCI) appelle les populations du pays à être les apôtres de la non-violence, tout en défendant leur identité nationale et leur souveraineté. Le pays est secoué depuis un mois par une profonde crise politique et militaire.
Le FNCRCI, qui regroupe les leaders musulmans, chrétiens et protestants du pays, a publié le 18 octobre une déclaration dans lequel il exprime sa préoccupation. Il condamne l’usage de la force armée à des fins politiques. Il déplore également la destruction des biens privés et publics et les nombreuses pertes en vie humaines enregistrées depuis le début des troubles.
Aux rebelles, le forum des religions demande de discuter de leurs revendications autour d’une table. «Faisons l’économie de sang versé inutilement», souligne-t-il, ajoutant: «Vous qui avez décidé de prendre les armes pour défendre votre cause, nous disons que quelles que soient vos motivations, l’usage des armes ou la force n’est pas le meilleur moyen».
Le FNCRCI invite les Ivoiriens à «créer un environnement d’union et d’amour, valeurs fondamentales que nous enseignent nos différentes religions». «Dans la foule des sentiments qui s’entrechoquent dans votre coeur, choisissez les meilleurs et les sentiments les plus nobles pour élever le débat, donner des chances à ce pays afin que tous, dans une solidarité active, nous puissions gérer le patrimoine reçu à profusion dans cette Afrique saturée de mauvaises nouvelles».
Pour une hospitalité réciproque
Aux étrangers qui ont subi des exactions, le forum exprime sa compassion et sa solidarité. «Notre pays, fait-il remarquer, est une terre d’hospitalité et dès ses origines, il a fait de cette vertu un élément essentiel de son principe de vie». Il voudrait être «une oasis de paix où chaque être humain quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, expérimente ou redécouvre les vertus de l’accueil et la joie de vivre». Le FNCRCI estime toutefois que cette hospitalité «appelle normalement la réciprocité qui est une règle d’or dans les relations internationales».
Au début de la crise, le gouvernement ivoirien avait accusé des étrangers d’avoir prêté main forte aux soldats entrés en rébellion. Les brimades qui ont suivi ont amené de nombreux pays à rapatrier leurs citoyens vivant en Côte-d’Ivoire. (apic/ibc/bb)