Eviter une guerre des religions en Côte d’Ivoire
Côte-d’Ivoire: Un colloque pour une véritable séparation entre état et religions
Abidjan, 5 septembre 2003 (Apic) Des intellectuels, responsables religieux, et politiciens de Côte-d’Ivoire et de l’étranger ont souligné la nécessité d’une meilleure séparation de l’état et des religions. La république, laïque, doit veiller à l’exercice de la liberté des religions de manière afin d’éviter la guerre, ont-ils indiqué.
A l’issue d’un colloque, dont les conclusions ont été rapportées le 3 septembre par la presse ivoirienne, les participants ont ajouté que la laïcité de l’état permettra de faire régner, en Côte-d’Ivoire, une co- existence pacifique entre le pouvoir et les religions. Elle fera entretenir aussi des relations pacifiques entre les différentes religions du pays: islam, catholicisme, protestantisme, animisme. «Cette situation mitoyenne permet à l’Etat de ne pas favoriser une religion et de régler avec impartialité les conflits inter-religieux», ont-ils ajouté.
Les participants ont également invité le gouvernement de réconciliation nationale, en place depuis les accords de Linas-Marcoussis de janvier dernier, à mettre en oeuvre une politique culturelle. Son objectif: promouvoir notamment la culture des valeurs sur la préservation de la paix et l’harmonie entre les différentes communautés nationales. Cette politique culturelle, selon les conclusions du colloque, sera fondée sur le dialogue des cultures nationales, le respect mutuel, la protection des minorités culturelles, l’interdiction de la discrimination ethnique et l’intolérance.
Adapter les techniques modernes de paix à la tradition africaine
En outre, les intellectuels, responsables religieux, et politiciens qui ont pris part au colloque ont suggéré d’associer les techniques modernes de règlement des conflits à celles de la tradition africaine. Ils ont lancé un appel aux différentes communautés nationales ivoiriennes pour qu’elles privilégient la culture de la paix et le règlement pacifique des conflits. A cet effet, elles devront associer dans leurs actions «les autorités coutumières, garantes des valeurs ancestrales, les leaders d’opinion locaux ainsi que les communautés religieuses ancestrales et les communautés religieuses éprises d’amour, de justice et d’harmonie sociale».
Le colloque avait pour thème: «L’Accord de Linas Marcoussis: paix et stabilité en Côte d’Ivoire». Il s’est déroulé à Abidjan du 29 au 31 août. Les accords inter-ivoiriennes signés en janvier dernier à Linas-Marcoussis (région parisienne) sont à la base du retour progressif de la paix en Côte- d’Ivoire, secouée depuis un an par une profonde crise politico-militaire. (apic/ibc/bb)