Messe pour la paix en Côte d'Ivoire | diocèse d'Abidjan
International

Côte-d’Ivoire: Messe géante pour un processus électoral pacifié

Quelque dix mille catholiques se sont rassemblés le 15 février 2020 à la cathédrale Saint-Paul du Plateau, à Abidjan pour une gigantesque messe de la paix et pour un processus électoral pacifié en Côte d’Ivoire.

Cet office religieux auquel le gouvernement était représenté a été organisé à l’initiative des jeunes catholiques et l’association des femmes catholiques. Il devait être suivi d’une marche dans les rues d’Abidjan, mais ce déplacement a été annulée pour éviter d’éventuels débordements, en raison du contexte politique tendu dans la capitale. L’appel de l’Eglise à cette marche pour la paix, en janvier, avait suscité des réactions hostiles. Sur des réseaux sociaux, de nombreux internautes avaient menacé violemment de saboter la marche.

Lors de la messe, le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, a lâché deux colombes, symbolisant la paix. Il a souhaité que «que le pouvoir de l’amour ait raison sur l’amour du pouvoir». Il a exhorté les jeunes et les femmes à se «dresser dès aujourd’hui contre les germes de guerre», en se parlant, et en en parlant à leurs pères et époux.

Une élection délicate

La Côte-d’Ivoire s’achemine vers une élection présidentielle délicate, en octobre, en raison d’une rivalité aiguë entre les potentiels candidats. Le président sortant, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis avril 2011, ne peut pas en principe se représenter à cette présidentielle, ayant bouclé deux mandats successifs de cinq ans chacun. En revanche, son ancien premier Ministre et ancien président de l’assemblée nationale, Guillaume Soro, a déjà annoncé sa candidature. Les relations entre les deux personnalités sont tendues. D’autres opposants ou partis politiques de l’opposition ont annoncé qu’ils présenteraient des candidats.

La communauté internationale et les leaders des confessions religieuses sont inquiets, à cause des graves troubles qui ont marqué le scrutin présidentiel de 2010. Plus de 3’000 personnes avaient été tuées au lendemain de cette élection, à cause du refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de reconnaitre sa défaite face à son adversaire Alassane Ouattara. ,

En janvier, l’Eglise catholique a présenté au pays, une proposition pour une élection présidentielle paisible. Cette proposition suggère le retour des exilés avec des garanties de sécurité et de réintégration, la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, le dialogue entre acteurs socio-politiques, le respect de la Constitution, et l’indépendance de la CEI (Commission électorale indépendante). (cath.ch/ibc/mp)

Messe pour la paix en Côte d'Ivoire | diocèse d'Abidjan
19 février 2020 | 10:02
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!