Rome: Nicolas Sarkozy se recueille dans la basilique Saint-Pierre

«Courage et persévérance» pour les dirigeants français

Rome, 8 octobre 2010 (Apic) La 2e étape de la visite de Nicolas Sarkozy au Vatican, le 8 octobre en milieu de journée, dans la basilique Saint-Pierre, était délibérément placée sous le signe du recueillement, de l’intimité et de la prière. Devant l’autel de Sainte-Pétronille, l’une des ›patronnes’ de la France, le président de la République a écouté attentivement son compatriote le cardinal Jean-Louis Tauran qui a demandé à Dieu «courage et persévérance» pour les dirigeants français, afin qu’ils puissent notamment promouvoir «l’accueil des persécutés et des immigrés».

Quittant la cour Saint-Damase peu avant 13h, le président français a ainsi emprunté l’Escalier Royal pour descendre vers l’atrium de la basilique Saint-Pierre, où il est entré par la porte principale afin de remonter l’édifice par la nef centrale. Marchant en direction du baldaquin, le chef d’Etat a salué quelques touristes que les services de sécurité du Vatican avaient autorisé à rester.

Une quinzaine de minutes à Saint-Pierre

Nicolas Sarkozy s’est ensuite dirigé vers la Chapelle du Saint-Sacrement, située sur la droite de la basilique, pour un temps de recueillement en privé, accompagné de deux religieuses seulement, avant de revenir vers l’autel central, où il s’est également arrêté symboliquement près d’une minute devant la Confession de Saint-Pierre, où se situe le tombeau présumé de l’apôtre.

Accompagné de sa délégation, le président de la République a été accueilli devant la chapelle Sainte-Pétronille, située au fond de la basilique, par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et ancien ›ministre des Affaires étrangères’ du Saint-Siège, pour participer à une cérémonie pour la France, en présence d’une vingtaine de personnes. Le président était assis quelques mètres à peine devant l’autel de Sainte-Pétronille contenant les restes de celle que la tradition chrétienne définit comme la filleul de Saint-Pierre. Devant l’autel, la balustrade avait été ornée pour l’occasion de roses blanches et jaunes.

Dans un climat de grand recueillement, presque immobile pendant toute la durée de la cérémonie, Nicolas Sarkozy s’est signé avant d’écouter, assis sur une simple chaise recouverte de velours rouge et placée au centre de la chapelle, une lecture de saint Paul, qui précédait une méditation du cardinal Tauran.

Courage et persévérance

S’exprimant au pied de l’autel, surmonté d’une mosaïque reproduisant L’ensevelissement de sainte Pétronille, imposant tableau du peintre maniériste italien Le Gerchun (1591-1666) conservé au palais du Quirinal, à Rome, le haut prélat français a souhaité prier pour «la France d’aujourd’hui» et de «demain». «Nous demandons à Dieu, pour le peuple de France et ses dirigeants, courage et persévérance, afin que chacun, à sa place, considère ce qu’il peut accomplir, seul ou avec d’autres, au service de son prochain, pour le respect absolu de la vie, pour la justice et pour l’emploi, pour l’éducation, pour la santé et l’environnement, pour la sécurité, pour l’accueil des persécutés et des immigrés», a ainsi affirmé le cardinal Tauran.

L’ancien chef de la diplomatie vaticane a aussi imploré Dieu «pour la vérité de l’information, pour la paix chez nous et dans le monde». «Nous tous ici mesurons la complexité de la gestion des société et le poids des responsabilités de ceux qui ont été appelés à les guider, et l’importance du politique et de l’économie», a en outre affirmé le cardinal Tauran, aux yeux duquel «le seul motif qui peut légitimer qu’un homme puisse exercer un quelconque pouvoir sur un autre homme c’est de le servir».

«En prenant conscience du patrimoine dont nous sommes les héritiers, a ajouté le chef de dicastère, il faut rendre grâce pour la France, pour le travail de ceux qui nous ont précédés, (…) pour ceux qui se dévouent au service du bien commun, pour l’instruction reçue et dispensée, pour tout ce qui nous lie les uns aux autres».

Après la lecture des intentions de prière pour les chefs d’Etat et tous les responsables des affaires publiques, pour la France, l’Europe et le monde entier, pour les chrétiens à travers le monde, pour tous les croyants des autres religions et pour ceux qui ne croient pas, les participants ont récité la prière du Notre-Père, que le président semblait murmurer.

Ce n’est qu’au terme de la cérémonie que Nicolas Sarkozy s’est montré plus détendu, échangeant avec chaleur quelques mots avec le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avant de quitter la basilique par la Porte de la prière, à l’extérieur de laquelle l’attendait sa voiture pour rejoindre l’ambassade de France auprès du Saint-Siège. (apic/imedia/cp/bb)

8 octobre 2010 | 16:10
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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