Création d'une troisième section de la Secrétairerie d'Etat destinée aux nonces

Une troisième section de la Secrétairerie d’Etat vient d’être créée le 11 novembre 2017. Elle sera destinée exclusivement aux nonces apostoliques et aux diplomates du Saint-Siège. Le rôle des nonces, notamment dans les nominations des évêques, est un des chantiers récurrents de la réforme de la Curie.

Actuellement conduite par le cardinal Pietro Parolin, la Secrétairerie d’Etat est traditionnellement organisée en deux sections. Les Affaires générales, dirigées par le substitut, Mgr Angelo Becciu, ainsi que les Relations avec les Etats, sous la houlette de Mgr Paul Richard Gallagher.

L’organe central de la Curie comprendra donc désormais une troisième section, réservée aux nonces, qui devrait être placée sous la conduite de Mgr Jan Pawlowski, actuel représentant délégué des nonces apostoliques, chargé de leur coordination au sein du dicastère.

Dans le cadre de la réforme de la Curie souhaitée par le pape, le Conseil des cardinaux (C9) s’est penché depuis plus d’un an sur la formation et le rôle des nonces, déterminant dans la nomination des évêques. Les représentants du Saint-Siège dans le monde sont en effet chargés de faire des enquêtes sur les candidats potentiels lorsqu’un diocèse est vacant.

Liens direct avec le pape

Au début de son pontificat, en juin 2013, le pape François avait souligné l’importance d’un lien direct entre l’évêque de Rome et ses représentants dans le monde, alors même que de nombreux diplomates se plaignaient discrètement au cours des dernières années de leurs peu de contacts avec le pontife.

La mission des nonces, avait-il alors assuré, est de «faire l’Eglise, construire l’Eglise», de faire la communion «entre les Eglises particulières et l’Eglise universelle». «Vous n’êtes pas des intermédiaires, mais des médiateurs», leur avait-il affirmé. Sur les 108 représentants pontificaux que compte actuellement le Saint-Siège, 103 sont des nonces apostoliques et cinq remplissent la mission d’observateurs permanents auprès de divers organismes internationaux (Nations unies, Conseil de l’Europe, etc).

Plus généralement, le rôle de la Secrétairerie d’Etat a été évoqué à plusieurs reprises par le Conseil des cardinaux dans la réforme de la Curie. En décembre 2016, lors de ses vœux à la Curie romaine, le pape François avait souligné la nécessité du respect de la subsidiarité dans les relations de la Secrétairerie d’Etat avec les différents organes du gouvernement de l’Eglise.

Le dicastère le plus nombreux

Instituée au 15e siècle, la Secrétairerie d’Etat est le dicastère le plus nombreux au sein du gouvernement de l’Eglise – 200 personnes environ.  ‘Secrétariat du pape’ à l’origine, elle s’est ensuite adjointe d’un ‘ministère des Affaires étrangères’ au moment des difficultés avec la France, liées à la Révolution française.

Une troisième section, appelée Chancellerie des brefs apostoliques, avait déjà été instituée en 1908 sous le pape saint Pie X (1903-1914). En 1967, le pape Paul VI l’avait supprimée, lorsqu’il avait créé la Secrétairerie d’Etat dans sa forme actuelle. (cath.ch/imedia/ap/gr)