Croatie: exactions et tortures de l’armée fédérale à Vukovar (280192)
Zagreb, 28 janvier(APIC) Le père franciscain croate, Branko Kosec a rapporté avec de nombreux détails, le sort fait par l’armée fédérale aux habitants après la chute de Vukovar. Il fait état de massacres et de tortures
caractérisées.
Dans une discussion avec le père Zlatko Spehar, aumônier des Croates de
St Pölten en Autriche, le père franciscain a déclaré que peu après la prise
de Vukovar par l’armée fédérale, des douzaines de personnes ont été déchiquetées par des grenades à main lancées par des «tschetniks» à travers les
fenêtres des caves des maisons. Pendant le siège, le père Kosec s’était
faufilé dans les abris pour célébrer la messe et apporter ainsi un peu de
réconfort aux gens qui s’y cachaient.
Le Père Kosec a été arrêté en compagnie de huit religieux et de six religieuses. Pendant les interrogatoires de plusieurs heures et les tortures
qu’il a lui-même subi, il entendait les cris de douleurs des autres prisonniers. Il a même vu comment un homme a été frappé au visage et au corps
avec un bouteille brisée, affirme-t-il. Un jeune garde national croate de
17 ans a, selon ses dires, été crucifié contre la paroi d’un wagon de chemin de fer. Lorsque les soldats ont remarqué le chapelet qu’il portait autour du coup, ils lui auraient crié: «ton Dieu va te sauver». Selon les
informations du franciscain, le jeune homme est mort quelques jours plus
tard de ces blessures.
Avec de nombreuses personnes, tant civils que militaires, le père Kosec
a d’abord été enfermé dans le camp de prisonniers de Sremska Mitrovica.
«Les prisonniers ont été reçus sous les coups de bâton d’une haie de
soldats. Certains ont perdu la vue d’autres ont eu des côtes cassées ou subi d’autres blessures.» Quelques uns n’ont pas supporté le transfert jusqu’à la prison militaire serbe de Nis. Attachés deux par deux avec du fil
de fer, les prisonniers ont dû s’accroupir sur le pont des camions. Le fil
de fer pénêtrait profondément dans la chair, et le transport a été une
«torture inhumaine». Celui qui bougeait était frappé à coup de crosse, a
raconté le père Kosec.
Le père, libéré à la suite d’un échange de prisonniers, s’occupe actuellement des réfugiés à Zagreb. Selon lui la plupart des réfugiés souhaitent
rentrer le plus vite possible dans leur région. (apic/cic/mp)