Messe en forme extraordinaire à Strasbourg |  photo d'illustration © Christophe117/Wikimedia/CC BY-SA 4.0
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«De nombreux fidèles vont se tourner vers la Fraternité Saint-Pie-X»

Le prêtre parisien Eric Iborra craint que le motu proprio du pape François Traditionis custodes (2021) ne crée plus de division que d’unité au sein des fidèles. Selon lui, beaucoup de tenants de la messe en rite extraordinaire pourraient choisir de rejoindre la Fraternité St-Pie X.

Selon Traditionis custodes, publié en juillet 2021, les prêtres ordonnés après le motu proprio ayant l’intention de célébrer selon le missel préconciliaire, «doivent adresser une demande formelle à l’évêque diocésain qui consultera le Siège Apostolique avant de donner son autorisation». Des restrictions qui ont créé beaucoup de remous chez les tenants de la messe dite «tridentine». Certains craignent également que l’unité de l’Eglise voulue par le pape à travers cette démarche ne soit pas au rendez-vous.

Ménager les diverses sensibilités

C’est le cas notamment du Père Eric Iborra, vicaire de la paroisse Saint-Roch dans le centre de Paris, dans laquelle les formes ordinaire et extraordinaire du rite sont célébrées depuis 1984. Interviewé par le journal catholique allemand Tagespost (19 juillet 2022), le prêtre français estime que la célébration des deux formes en parallèle réduit les tensions.

«Les fidèles apprennent à se connaître et à s’apprécier au sein d’une même paroisse, car il existe de nombreuses activités communes en dehors de la messe. Au fil du temps, de nombreux fidèles en viennent à assister également à la messe sous l’autre forme». Pour le Père Iborra, l’ancienne forme du rite romain a une véritable dimension missionnaire et continue d’attirer de nombreuses personnes, en particulier les jeunes croyants.

Des fidèles sommés de choisir leur camp?

Les prêtres qui comme lui célèbrent dans les deux formes seraient le meilleur facteur d’unité des fidèles, estime-t-il. Depuis Traditionis custodes, le vicaire de Saint Roch trouve des solutions créatives pour la célébration des sacrements concernés. «Pour la confirmation, nous nous efforçons d’obtenir une délégation de notre nouvel archevêque, Mgr Laurent Ulrich. Nous prévoyons d’organiser la confirmation dans sa nouvelle forme, mais en latin, au sein d’une messe de la forme extraordinaire. Nos confirmands sont d’accord avec cette solution. Cela montre d’ailleurs aussi que nos ‘tradis’ ne sont pas de la ligne dure», dit-il avec optimisme.

Mais le Père Iborra craint toutefois l’apparition de nouvelles querelles liturgiques: «De nombreux fidèles vont se tourner vers la Fraternité Saint-Pie-X [séparée de Rome depuis 1988]». Il pense que ceux qui tentent de vivre l’unité des deux formes devront tôt ou tard choisir leur «camp». «Ceux qui cherchent un rapprochement des deux formes et leur enrichissement mutuel seront pénalisés», regrette-t-il. (cath.ch/tagespost/rz)

Messe en forme extraordinaire à Strasbourg | photo d'illustration © Christophe117/Wikimedia/CC BY-SA 4.0
20 juillet 2022 | 16:42
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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