Débat sur le port d'armes aux États-Unis, le pape est attendu
Depuis la fusillade du 27 août 2025 à Minneapolis, commise pour la première fois dans une école catholique, le débat à propos du contrôle des armes à feux aux États-Unis agite plus particulièrement la communauté catholique du pays. Et d’aucuns d’espérer que le pape Léon XIV appelle à un changement politique.
«Il s’agit de la première fusillade dans une école catholique des États-Unis et d’une profanation d’une église catholique», une école réputée de plus comme sûre, dans un quartier aisé, remarque Colleen Dull, correspondante au Vatican pour la revue jésuite America. Depuis, des voix catholiques s’élèvent dans le pays pour dire leurs attentes vis-à-vis de Léon XIV, premier pape né aux États-Unis.
Ces catholiques espèrent que le pape prendra les devants face au problème récurrent des fusillades dans les écoles étasuniennes et qu’il dépassera les déclarations «de pensées et de prières», pour s’engager dans une voie plus politique.
C’est ce qu’il a fait en 2017, argumentent-elles, après la fusillade de masse de Las Vegas, alors qu’il n’était pas encore pape, sur son ancien compte X (qui n’a jamais été officiellement confirmé comme étant le sien, mais qui est associé à une adresse électronique connue pour être la sienne). Il avait alors retweeté un message du sénateur Chris Murphy qui disait: «À mes collègues: votre lâcheté à agir ne peut être masquée par des pensées et des prières. Rien de tout cela ne prendra fin si nous ne faisons rien pour y mettre un terme.»
Dans la ligne du pape François
Mais aujourd’hui Léon XIV n’est plus évêque. En tant que pape, et donc chef d’État, il est appelé à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays. En outre, comme l’indique America, «compte tenu de sa réticence à exacerber les divisions existantes», «il est peu probable qu’il précise à quoi devrait ressembler ce ›quelque chose’ en termes de propositions politiques spécifiques», ni même qu’il appelle à un changement de politique impliquant un renforcement des restrictions légales sur les armes.
Le message que le pape a adressé depuis la place St-Pierre à la fin de l’Angélus du 31 août, dans lequel il dit prier pour les victimes, était donc plus attendu, même s’il a ajouté qu’il était temps «de mettre fin à la pandémie des armes» qui sévit dans le monde. Cette posture est comparable à celle que le pape François avait lui-même adoptée.
Après la fusillade d’Uvalde, en mai 2022, qui avait fait 19 morts parmi les élèves et deux adultes, François avait envoyé un télégramme de condoléances à l’évêque local, similaire à celui que le pape Léon a envoyé à Mg Hebda, archevêque de Minneapolis, puis il avait appelé, lors de son audience générale suivante, à mettre fin «au trafic aveugle d’armes». (cath.ch/america/lb)