Ettore Scola reçoit le prix de l’OCIC

Déception au Festival de Venise (150989)

15septembre (APIC / Yvan Stern) Le film de Ettore Scola, «Che Ore E ?»

(Quelle heure est-il ?) a remporté le prix du jury OCIC (Organisation catholique internationale du cinéma) du Festival de Venise qui s’est achevé

vendredi soir. Interprété par Marcello Mastroianni et Massimo Troisi, ce

film a obtenu de la part du jury officiel le prix récompensant les meilleurs acteurs. Le Festival de Venise, 46ème du nom, a attribué le Lion d’Or

à un film de Taiwan réalisé par Hou Hsiao-hsien, «Beiqing Chengshi».

Le film de Scola raconte l’histoire d’un père, avocat célèbre mais trop

occupé, et de son fils au service militaire. Une histoire simple, celle des

tensions puis du rapprochement et de la rencontre entre le père et le fils.

Le jury de l’OCIC a d’autre part accordé une mention au film de Mrinal Sen

(Inde) : «Ek Din Achanak», qui parle aussi d’une famille dans l’épreuve

suite au départ inexpliqué du père.

Le jury de l’OCIC était composé de sept membres délégués par

l’organisation internationale catholique, venant d’Italie, de Suisse,

d’Allemagne, d’Autriche et du Porto Rico.

Cette année, le Festival de Venise a été une déception pour tous. On a

regretté l’absence, dans toute la sélection, de films originaux et forts;

le grand public a conspué un palmarès qui n’accorde que des miettes aux

films qui ont eu le plus grand succès populaire. La plus ancienne manifestation cinématographique du monde se veut un festival de films d’auteurs.

On pense donc y découvrir des films originaux, un langage nouveau.

Cette année, après quinze jours de projections, on peut dire que la

moisson est faible. A part les anciens auteurs comme Scola, Resnais, Sen ou

même Tanner, deux découvertes se retrouvent heureusement au palméres. Le

premier, le film de Hou Hsiao-hsien s’est vu décerner le Lion d’Or et le

second, «Recordacoes de la casa amarella» (Souviens-toi de la maison jaune)

réalisé et interprété par Joao Cesar Monteiro, est une chronique truffée

d’humour d’un marginal plein d’imagination et au sens critique très développé. Autre film primé : «Et la lumière fut», d’un auteur russe

travaillant à Paris, Otar Ioseliani.

Lors de la conférence de presse finale, les responsables du Festival ont

en quelque sorte plaidé non coupables de la piètre sélection en invoquant

des problèmes financiers. «Une nouvelle loi de financement est en

discussion et si nous n’obtenons pas plus d’argent, il y aura des

démissions», ont-ils menacés. A noter qu’en Italie, une nouvelle loi sur le

cinéma est en discussion qui privilègierait les petites productions

indépendantes plutôt que les grosses «machines». (apic/ys/mg)

15 septembre 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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