Il entrait il y a soixante ans dans la Compagnie de Jésus

Décès du Père Jean-Paul Haas, jésuite d’origine fribourgeoise (080190)

Genève, 8janvier(APIC) Le Père Jean-Paul Haas, jésuite, ancien co-fondateur puis directeur de Caritas-Genève, s’est éteint des suites d’un oedème

pulmonaire à l’aube du 8 janvier 1990 à la Clinique Miremont de Leysin. Le

Père Haas est né à Fribourg le 16 décembre 1909, il venait de fêter son 80e

anniversaire et célébrer la 60e année de son entrée dans la Compagnie de

Jésus. Le Père Haas fut également responsable de la Mission catholique

française de Bâle de 1951 à 1976.

Jean-Paul Haas était le cinquième enfant et le cadet de Paul Haas, organiste de la cathédrale St-Nicolas de Fribourg. D’une famille musicienne, le

jeune Jean-Paul avait gardé un sens artistique remarqué par l’abbé Bovet

qui lui confia, pendant un «semestre sabbatique», la charge des célèbres

Petits chanteurs de St-Nicolas.

Après ses études secondaires au Collège St-Michel de Fribourg, Jean-Paul

Haas entrait au noviciat des jésuites en 1920. Il y trouve pour condisciple

Hans-Urs von Balthasar. En 1931, il est à Munich-Pullach pour ses études de

philosophie, suivies de trois années comme «préfet» au collège Stella Matutina de Feldkirch. Sa formation en théologie, commencée à Louvain en 1937,

est interrompue par la déclaration de guerre.

Replié à Sion, Jean-Paul Haas est ordonné prêtre le 30 juin 1940 par Mgr

Victor Bieler. Il fut envoyé dès 1941 à Genève où il se dévoue au service

de l’accueil des enfants français réfugiés, participe à la fondation de Caritas-Genève tout en étant aumônier de la Croix-Rouge suisse/Secours aux

Enfants.

Après la guerre, il est délégué de Caritas Internationalis auprès de

l’ONU, consultant en 1950 et 1951 à la Commission des Droits de l’Homme et

membre des Conférences d’organisations non-gouvernementales chargées des

migrations. En 1947, il est honoré de la Médaille d’argent de la Reconnaissance française. Par la suite, il sera fait Chevalier de l’Ordre des Palmes

académiques «pour services rendus à la culture française».

Le provincial des jésuites suisses lui demande, à partir de 1951, de

prendre en charge la Mission catholique française de Bâle, -où il va manifester engagement et dynamisme -, jusqu’en 1976. Il rejoint alors l’aumônerie de l’Hôpital régional de Bienne tout en participant au ministère de la

paroisse Saint-Marie. En 1983, il retrouvait Genève et la communauté des

jésuites de Carouge. Pendant quelques mois, il exercera la mission d’auxiliaire à l’aumônerie de l’hôpital cantonal, tâche qu’il aimait et prenait à

coeur. Mais la fatigue et les premiers symptômes de la maladie le contraignaient bientôt à la retraite et au ministère de la «patience».

Le Père Jean-Paul Haas était un homme cultivé, plein d’humour jusqu’à

son dernier jour et dévoué jusqu’à la limite de ses forces. Il avait fait

de ce texte de la Lettre S. Paul aux Hébreux la devise de sa vie: «Pris

d’entre les hommes, au service des hommes, pour leur marche vers Dieu»

(Heb. 5,1). (apic/com/pe)

8 janvier 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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