Dénoncé par les milieux «pour la vie»
Etats-Unis: Le scoutisme féminin sous enquête des évêques catholiques américains
Washington, 6 juin 2012 (Apic) Les évêques catholiques des Etats-Unis ont lancé une enquête officielle sur l’organisation américaine du scoutisme féminin, «Girl Scouts of the USA» (GSUSA), selon l’agence de presse catholique CNS. Les milieux «pour la vie» américains accusent l’organisation des guides des Etats-Unis de militer pour la contraception et l’avortement et de contredire ainsi les positions de l’Eglise catholique.
L’enquête va être menée par Mgr Kevin Rhoades, évêque de Fort Wayne-South Bend, dans l’Etat de l’Indiana. Mgr Rhoades préside le comité de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB) pour les laïcs, le mariage, la famille et la jeunesse.
Les milieux «pro-life» visent notamment la juriste Anna Maria Chavez, la première latino-américaine à diriger cette organisation qui compte 3,2 millions de membres – jeunes et adultes -, dont un quart sont des éclaireuses catholiques. Ces scouts féminins, dont font partie de nombreuses troupes paroissiales, seraient associées avec d’autres groupes prônant des valeurs éthiques en matière de sexualité contraires aux enseignements de l’Eglise catholique, ce que la GSUSA dément.
Les milieux catholiques conservateurs américains recyclent à des périodes régulières des attaques contre l’organisation scoute, l’accusant notamment d’avoir des relations avec le planning familial «Planned Parenthood», une organisation américaine pro-avortement.
Sur son site internet, www.girlscouts.org, la GSUSA, qui a établi des liens avec la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis dès son origine il y a 100 ans, dément catégoriquement tout partenariat avec l’organisation «Planned Parenthood». Elle précise qu’elle ne prend pas position sur la sexualité, le contrôle des naissances et l’avortement.
Des motivations idéologiques et un arrière-fond politique
«Girl Scouts of the USA» travaille avec la Conférence épiscopale américaine «pour répondre à certaines de leurs questions», fait savoir la directrice de l’organisation, Anna Maria Chavez, une catholique à la tête des éclaireuses américaines depuis novembre dernier. Elle-même est attaquée par les milieux de la droite conservatrice en raison de son appartenance aux cercles politiques démocrates, et pour être proche de l’ancienne gouverneure démocrate de l’Etat d’Arizona, Janet Napolitano, une personnalité politique défendant le droit à l’avortement.
Même si les éclaireuses américaines, dont le mouvement n’est pas confessionnel, ne prennent pas de position officielle sur ces questions, des personnalités républicaines comme le représentant républicain de l’Indiana, Bob Morris, les ont dénoncées, dans une lettre à ses collègues, comme appartenant à une «organisation radicale» promouvant l’homosexualité et collaborant avec une association pro-avortement.
Une organisation considérée comme «trop libérale»
Selon le quotidien américain «Washington Post», il s’agit de savoir si les troupes de scouts vont pouvoir encore continuer à se rencontrer dans les centres paroissiaux catholiques et si les filles catholiques, qui forment le quart des effectifs de la GSUSA, pourront toutes rester au sein de l’organisation, qui fête cette année son centenaire. La GSUSA, considérée comme trop «libérale» aux yeux des milieux conservateurs américains, refuse de discriminer ses adhérents sur la base de critères comme l’homosexualité. (apic/cns/com/be)