Sénégal : Projet de proposition de loi sur la légalisation de l’avortement

Des leaders musulmans expriment leur indignation

Dakar, 18 janvier 2014 (Apic) Des dignitaires musulmans du Sénégal dénoncent un projet de proposition de loi sur la légalisation de l’avortement, le qualifiant «de nouvelle agression» contre l’Islam, après l’échec de la légalisation de l’homosexualité et des unions ‘contre-nature’.

En novembre dernier, une douzaine d’associations et d’organisations de défense des droits de la femme au Sénégal avaient  lancé une pétition réclamant la «légalisation assistée» de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG), en cas de viol ou d’inceste. Des responsables de l’Eglise catholique avaient exprimé leur opposition à cette initiative. Sur les réseaux sociaux également, les avis sont très nettement opposés à l’idée.

Le 15 janvier, les médias sénégalais ont rapporté la prise de position ferme contre le projet, du Cheikh Abdou Aziz Sy Al Amine, porte-parole du khalife général des Tidjane, la plus grande famille maraboutique du pays. «L’islam rejette l’avortement. La charia le condamne», a-t-il notamment déclaré.

Une attaque frontale contre l’islam

Le 17 janvier, Thierno Madani Tall, khalife de la famille Omarienne, une branche de  la confrèrie des Tidjane, s’est lui aussi indigné contre le projet de loi, en soulignant qu’il constituerait une «attaque frontale contre l’Islam». Il s’est étonné que «cette idée puisse traverser même l’esprit des dirigeants d’un pays, comme le nôtre composé à 99% de musulmans et chrétiens. «Si jamais cette loi est votée, elle modifierait considérablement nos mœurs», car, elle renverrait la chasteté aux oubliettes, encouragerait fortement une vie sexuelle totalement libérée. Avec des filles qui auront la possibilité de se faire faire plusieurs fois des enfants qu’elles tueront certainement dès leur conception avant de récidiver encore», a-t-il fait remarquer.

Pour le dirigeant religieux, les croyants musulmans et chrétiens de tout le pays ne doivent pas rester «les bras croisés quand on démolit la religion». «L’avortement est une pratique illégale et interdite non seulement par l’islam, mais aussi par le christianisme», a-t-il encore rappelé devant des milliers de ses fidèles.

Au Sénégal, l’avortement provoqué est un délit. L’article 305 du Code pénal prévoit des sanctions contre toute personne reconnue coupable ou complice d’un tel acte. Les peines d’emprisonnement vont de six mois à trois ans, doublées d’une amende de 50’000 à 1 million de francs CFA (apic/ibc/mp)

18 janvier 2014 | 17:24
par webmaster@kath.ch
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