Fribourg: Le Père Roland-B. Trauffer à propos de son mandat à la Conférence es évêques

Des portraits du Père Roland Trauffer peuvent être commandés à l’agence CIRIC: CIRIC, Chemin des Mouettes 4, CP 405, CH-1001 Lausanne. Tél. ++41 21 613 23 83 Fax. ++41 21 613 23 84 E-Mail: ciric@cath.ch

La charité et le temps

Fribourg, 20 décembre 2000 (APIC) Le Père Roland-B. Trauffer s’est tellement identifié à sa fonction de secrétaire général de la Conférence des évêques suisses (CES), qu’on distingue à peine l’homme derrière le flamboyant serviteur de l’Eglise. Son long mandat de presque 14 ans ne lui a laissé aucun répit: «Caritas Christi urget nos».

Cartons de bananes le long du mur, incursions répétées de son successeur Agnell Rickenmann, le Père Trauffer est bel et bien en partance lorsqu’il reçoit l’APIC dans son bureau de la rue du Moléson. Chaque jour passé au sein de la Conférence des évêques suisses (CES) a pesé de tout son poids et lui a permis de se sentir pleinement chrétien. A la fois dominicain parmi d’autres, au couvent St-Hyacinthe, et personnage clef de l’Eglise à la CES, le Père Roland Trauffer a vécu son ministère comme une tension perpétuelle entre des pôles contraires, entre le style de sa vie et la façon dont il a dû mener sa tâche, entre la communauté et l’institution romaine, entre l’Eglise et une société civile en pleine mutation. Attentif aux signes des temps, il était comme électrisé par l’urgence de l’annonce du Christ face à l’émergence des courants qu’il constatait au sein de l’Eglise et de la société.

Les événements d’ordre spirituel ont balisé l’itinéraire intérieur du Père Trauffer: son mandat a commencé et s’est terminé par un pèlerinage des diocèses de Suisse, l’un à Einsiedeln, et l’autre à Rome pour le Jubilé de l’Année 2000. Tout un symbole! Outre les visites ad limina où il a rencontré directement Jean Paul II, les rassemblements œcuméniques de Bâle en 1989 et de Graz en 1997 ont laissé sur le dominicain une impression durable.

Des jours sombres

Le Père Trauffer avoue avoir souffert des multiples changements à la présidence et du renouvellement des membres de la CES: pas le temps de s’établir. Pourtant, son naturel positif lui a toujours permis d’entrevoir de nouvelles solutions. Pour prendre une image météorologique, les prévisions ont toujours été bonnes même le ciel était souvent couvert. Ainsi, lorsqu’il est apparu que les conditions n’étaient plus réunies pour la conduite du diocèse de Coire par Mgr Wolgang Haas, il s’est attaché à restaurer la confiance des responsables de l’Eglise en Suisse en bâtissant des ponts. Le principe même de l’ecclésiologie n’a pas rendu les choses faciles. L’Eglise n’est pas une multinationale pour simplement changer l’affectation d’une personne qui se trouve être à la mauvaise place. Il a fallu convaincre Rome en montrant pourquoi les difficultés étaient insurmontables sans que cela passe pour un désaveu de l’autorité pontificale…

Le Père Trauffer a été déçu par le manque de courage du gouvernement fédéral qui n’a pas osé proposer la suppression de l’article – «anachronique, sans fondement historique et discriminatoire pour les catholiques» – sur l’érection de nouveaux évêchés. Arnold Koller craignait d’amorcer une polémique et de mettre en péril l’acceptation de la Constitution. Le Père Trauffer ne peut pas imaginer que, bien informés, le peuple suisse et la communauté de travail des Eglise chrétiennes auraient voulu discriminer l’Eglise catholique.

Face aux difficultés pastorales liées au manque de prêtres, le secrétaire de la CES regrette que l’on tire autant de conclusions abusives de la situation. Plutôt que de discuter des conditions de l’accession aux ministères, mieux vaudrait créer un climat favorable à l’éclosion des vocations, estime le dominicain. (apic/mjp)

20 décembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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