Diessenhofen (TG) se sépare de son pasteur, militant du parti AfD

Gottfried Spieth était, depuis 2017, pasteur réformé à Diessenhofen, dans le canton de Thurgovie, tout en étant membre depuis 2016 du parti populiste allemand «Alternative für Deutschland» (AfD) en tant qu’Allemand de l’étranger. Cet engagement à l’extrême-droite a fini par lui coûter son poste. Le 8 août 2025, la paroisse de Diessenhofen a fait savoir que le pasteur militant quitterait son ministère le 15 août 2025.

À partir de cette date, le pasteur Gottfried Spieth, âgé de 65 ans, sera dispensé de toute obligation professionnelle envers la paroisse, écrit la commission de surveillance de la paroisse évangélique de Diessenhofen, en accord avec le conseil paroissial. Il a été convenu avec Gottfried Spieth d’une séparation d’un commun accord au 15 août 2025.

«Séparation à l’amiable»

Officiellement, il s’agit d’une «séparation à l’amiable», mais l’engagement du pasteur en parallèle comme élu au Parlement de la ville de Francfort-sur-l’Oder, sur la rive ouest de l’Oder, en face de la ville polonaise de Słubice, a fait la une des journaux. Dans cette région d’Allemagne de l’Est, l’AfD est la première force parlementaire La paroisse n’a pas voulu le maintenir à son poste en raison de cette élection, mais aussi à cause de posts racistes et nationalistes sur Facebook.

Dernier culte dimanche 10 août

Le pasteur est bien conscient que «l’AfD divise» bien que ce soit là à ses yeux une perception qui prévaut seulement en Europe occidentale. «En Allemagne de l’Est, la situation est toute autre. Là-bas, l’AfD a en partie le statut d’un parti populaire», estime-t-il.

Le dimanche 10 août, le pasteur Gottfried Spieth célébrera son dernier culte dans la paroisse à sa demande et souhaite dire au revoir à tous les paroissiens. Jael Mascherin, présidente de la paroisse évangélique de Diessenhofen, se dit heureuse que la diacre Karin Schmid puisse reprendre à court terme une grande partie des tâches du pasteur démissionnaire.

Selon Jael Mascherin, l’AfD est classé en Allemagne comme un parti d’extrême droite et un parti antisémite. «L’Eglise ne défend pas ces valeurs», a-t-elle déclaré à la «Thurgauer Zeitung», mais elle relève que le pasteur est apprécié «car ses sermons sont apolitiques». S’il niait être d’extrême-droite, la «Schaffhauser AZ» a découvert que le pasteur Spieth n’était pas si «modéré» qu’il prétendait l’être. L’année dernière, le pasteur a publié de nombreux messages antisémites, nationalistes et d’extrême droite sur Facebook.  (cath.ch/be)