«Dieu nous demandera si nous avons pris soin du monde qu’il a créé»
Le pape Léon XIV a appelé, le 1er octobre 2025, à passer «du discours sur l’environnement à une conversion écologique qui transforme les modes de vie personnels et collectifs». Il s’exprimait lors de la rencontre organisée à Castel Gandolfo, à l’occasion du 10e anniversaire de l’encyclique Laudato si’ sur l’écologie intégrale.
Le pontife a ouvert le congrès «Raising Hope» – Faire naître l’espoir –, qui se tient du 1er au 3 octobre dans le centre Mariapoli à Castel Gandolfo. Consacré aux grands défis écologiques en amont de la COP30 organisée par les Nations unies du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, l’événement était aussi l’occasion de célébrer le 10e anniversaire de la publication de l’encyclique Laudato si’ (2015), le célèbre texte du pape François consacré à l’écologie intégrale.
Schwarzie en force pour l’écologie
Avant de prendre la parole, le pape américano-péruvien a écouté un discours musclé d’Arnold Schwarzenegger, acteur et ancien gouverneur de Californie, avec pour leitmotiv l’injonction: «Terminate pollution!». Puis, faisant une autre allusion à un de ses films à succès, l’acteur a désigné le pape Léon XIV comme un «Action hero» de l’écologie. Ce à quoi le pontife, visiblement amusé par le trait d’humour de l’ancien bodybuilder, a répondu que les «héros d’action» étaient tous ceux qui «travaillent ensemble pour faire la différence».
«Chaque membre de la société […] doit faire pression sur les gouvernements pour qu’ils élaborent et mettent en œuvre des réglementations, des procédures et des contrôles plus rigoureux», a affirmé le pontife. Il a insisté sur le fait que sans le «rôle actif» des citoyens dans la prise de décision politique, il ne serait pas possible d’atténuer les dommages causés à l’environnement.
COP 30: «Pas de place pour l’indifférence ou la résignation»
Dans cette perspective, Léon XIV a appelé à faire de la COP30 de Belém un temps de «dialogue constructif». La ministre brésilienne de l’Environnement et du Changement climatique, Marina Silva, est intervenue en ouverture du congrès. Devant elle, le pape a insisté: «Il n’y a pas de place pour l’indifférence ou la résignation». Il a rendu un hommage appuyé à Laudato si’, soulignant à quel point ce texte restait d’actualité et continuait à toucher beaucoup de personnes, notamment en dehors de l’Église. «Rendons grâce à notre Père céleste pour ce don que nous avons hérité du pape François!», a-t-il affirmé.
Le pape a ensuite enjoint à «mettre en pratique» l’encyclique pour que les défis qu’elle met en avant ne soient pas «de simples tendances passagères ou, pire encore, [soient] perçus et ressentis comme des sujets de discorde». Pour lui, il est temps de «passer de la collecte de données à la prise en charge, et du discours sur l’environnement à une conversion écologique qui transforme les modes de vie personnels et collectifs».
«Nous ne pouvons pas aimer Dieu tout en méprisant ses créatures»
«Nous ne pouvons pas aimer Dieu, que nous ne voyons pas, tout en méprisant ses créatures. Nous ne pouvons pas non plus nous dire disciples de Jésus-Christ sans participer à son regard sur la création et à son attention pour tout ce qui est fragile et blessé.» Appelant à une authentique «conversion», il a conclu: «Dieu nous demandera si nous avons cultivé et pris soin du monde qu’il a créé […] et si nous avons pris soin de nos frères et sœurs. Quelle sera notre réponse?» (cath.ch/imedia/cd/rz)