Poisse, chasse au pape, chat et juron à Lorenzago di Cadore

Dolomites: Petite chronique des vacances de Benoît XVI

Lorenzago di Cadore 27 juillet 2007 (Apic) A 900 mètres d’altitude, dans le massif italien des Dolomites, le petit village de Lorenzago di Cadore a accueilli Benoît XVI pour la première fois du 9 au 27 juillet. Dans ce bourg de montagne de 600 âmes, le passage du souverain pontife n’est pas passé inaperçu et a même donné lieu à quelques faits surprenants .

Le pape porte-t-il la poisse ?

C’est la question que se sont posés quelques observateurs. Ainsi, l’arrivée de Benoît XVI dans le village de Lorenzago di Cadore a été marquée par un orage que ses habitants n’oublieront pas de sitôt. Routes coupées, pluie de grêle, inondations. Un policier italien en charge de la protection du souverain pontife devrait aussi garder un fort souvenir de cet orage. Il a été foudroyé alors qu’il faisait la ronde autour de la villa du pape. Un de ses collègues, plusieurs jours après, a été pour sa part la cible d’un essaim de guêpes. Il en est cependant sorti sain et sauf.

D’autres incidents ont marqué le séjour du pape. Les bâtiments de la crèche communale ont pris mystérieusement feu et une tranquille conférence de presse autour d’un livre de photos sur les 6 séjours de Jean Paul II dans la région s’est transformée en pugilat. L’actuel maire de la ville a clairement reproché aux auteurs de l’ouvrage de l’avoir volontairement évincé du livre au profit de l’ancien maire, un de ses lointains cousins mais, surtout, chef de l’opposition communale. Dernier événement en date, le propre frère de Jean Paul Ier (1978), Edoardo Luciani, venu assister à l’Angélus du 22 juillet, a été victime d’un malaise juste après avoir salué Benoît XVI à Lorenzago di Cadore.

La ’chasse au pape’: sport local

«Passera-t-il par là?» «Est-il déjà passé par ici?» «Sortira-t-il ce soir?», autant de questions que se sont posées la trentaine de journalistes et photographes de presse qui ont envahi le petit village pour trois semaines. Chaque soir, entre 18 et 19 heures, les chroniqueurs nationaux et internationaux ont tenté de savoir où Benoît XVI se rendrait en voiture. Un soir, un groupe de journalistes réussit à l’approcher au retour d’une balade. Le pape s’étonna alors de les voir carnet et stylo en main. «Qu’écrivez-vous?, leur lança-t-il avec le sourire, il n’y a rien à écrire».

Mais les journalistes n’étaient pas les seuls à guetter les sorties quotidiennes du pape. Ainsi, au coeur du village ou sur les lacets de la route, des dizaines d’habitants de Lorenzago di Cadore et de touristes attendaient un éventuel passage des voitures pontificales. Certains soirs, le cortège traversait le village sans ralentir, provoquant la déception des badauds. D’autres fois, les voitures roulaient au pas, laissant la possibilité à quelques-uns d’adresser quelques mots à Benoît XVI, qui pour sa part saluait et bénissait les enfants.

Le chat et le pape

Giuggiola, le petit chaton gris du fils d’un photographe de presse, est en train de devenir l’un des félins les plus célèbres du monde. Son jeune maître, qui accompagnait son père à la recherche du souverain pontife en balade, a vu Benoît XVI prodiguer moult caresses à l’animal. Le cliché pris par plusieurs photographes commence à faire le tour du monde, d’autant que l’amour légendaire du pontife allemand pour les chats est relaté par la presse depuis son élection en avril 2005.

Le juron du paysan

Lino Fontanive, sur les hauteurs de Lorenzago di Cadore, n’en croyait pas ses yeux lorsqu’il a vu arriver Benoît XVI sur un petit sentier près de la ’tabià’, son chalet de montagne. «Porca mucha» (pauvre vache) s’est-il exclamé en apercevant le souverain pontife près du Col de la Mauria. Le pape l’a rassuré et lui a fait un signe de la main pour qu’il approche, puis les deux hommes sont entrés en grade discussion. Un peu plus tard, des journalistes ont réussi à trouver le souverain pontife qui s’est étonné: «Je suis venu pour prier. Mais comment avez-vous fait pour me trouver?». Le pape a alors comparé les lieux au «paradis». (apic/imedia/ami/bb)