«Double vie» et mauvaise gestion
Centrafrique: Un tiers de l’épiscopat centrafricain renouvelé sur fond de mauvaise conduite
Rome, 14 mai 2012 (Apic) Un tiers de l’épiscopat centrafricain a été renouvelé sur fond de soupçons de «double vie» et de mauvaise gestion. Benoît XVI a procédé, le 14 mai 2012, à la nomination de 4 nouveaux évêques en République centrafricaine, dont l’archevêque de la capitale Bangui. Le pape a nommé à ce poste le Père Dieudonné Nzapalainga, qui était déjà depuis 2009 administrateur apostolique de Bangui. Il avait remplacé à ce poste Mgr Paulin Pomodino, contraint de démissionner.
Certaines de ces nominations interviennent 3 ans après que le pape a accepté plusieurs démissions de prélats soupçonnés de «double vie» et de mauvaise gestion de leur diocèse. A Bangui, la capitale centrafricaine, Benoît XVI a ainsi nommé à la tête de l’archidiocèse un religieux spiritain de 45 ans, le Père Dieudonné Nzapalainga.
Le religieux centrafricain, qui a étudié à Paris puis passé quelques années de ministère à Marseille avant de revenir dans son pays pour diriger la province régionale de sa congrégation, avait été nommé administrateur apostolique du diocèse de Bangui en mai 2009. Pendant 3 ans, il a ainsi assuré la gestion du diocèse après la démission de l’archevêque, Mgr Paulin Pomodino.
De jeunes évêques amenés à démissionner
Archevêque de Bangui depuis 2003, Mgr Pomodino avait été contraint à renoncer à sa charge le 26 mai 2009, alors qu’il n’était âgé que de 54 ans. 10 jours plus tôt, le pape avait également accepté la démission présentée par Mgr François-Xavier Yombadje, évêque de Bossangoa, et âgé pour sa part de 52 ans. 3 ans plus tard, le pape nomme également son successeur en la personne du Père Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, 42 ans, religieux centrafricain de la Société des Missions Africaines.
Officiellement, les 2 évêques démissionnaires en mai 2009 avaient renoncé à leur charge pour «des problèmes internes insurmontables dans la gestion de leurs diocèses», expliquait alors le Saint-Siège. Mais ces prélats, comme quelques autres et plusieurs prêtres du pays, sont accusés d’infidélité à leurs promesses de chasteté, de pauvreté et d’obéissance.
En mars 2009, Mgr Robert Sarah, alors secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, s’était rendu sur place et avait notamment fustigé les prêtres «qui mènent une double vie», invitant ceux qui étaient dans une telle situation à abandonner leur ministère.
Le 14 mai 2012, le pape a également nommé à la tête du diocèse de Berbérati le Père Dennis Kofi Agbenyadzi, religieux ghanéen de 47 ans, lui aussi membre de la Société des Missions Africaines. Il succède à un capucin italien, Mgr Agostino Giuseppe Delfino, dont la charge avait été retirée le jour même de ses 75 ans. Benoît XVI, enfin, a nommé évêque coadjuteur de Alindao le Père Cyr-Nestor Yapaupa. Prêtre du diocèse de Bangassou et âgé de 42 ans, il est appelé à succéder à Mgr Peter Marzinkowski, missionnaire spiritain allemand aujourd’hui âgé de 73 ans.
Avec cette série de nominations, Benoît XVI a remplacé pour l’heure 3 des 9 évêques de Centrafrique. Il a n’a nommé que des prélats originaires du continent africain alors que plusieurs autres diocèses restent encore sous la responsabilité de missionnaires d’origine européenne. (apic/imedia/ami/be)