Drancy: Vive émotion lors de la déclaration de repentance
Drancy, 1er octobre 1997 (APIC) Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées mardi soir devant le mémorial de Drancy, pour entendre la déclaration de repentance des évêques de France à la communauté juive sur le silence de la hiérarchie de l’Eglise catholique sous le régime de Vichy, à propos de la déportation de dizaines de milliers de juifs.
La lecture de la déclaration a été faite par Mgr Olivier de Berranger, évêque du diocèse de Saint-Denis, devant les évêques de l’Ile-de-France et des régions qui ont abrité d’autres camps d’internement. L’émotion était au rendez-vous de cet événement qualifié de «capital» pour l’Eglise de France et le dialogue judéo-chrétien.
«Le fardeau sera désormais beaucoup plus léger à porter. Surtout nous pouvons envisager avec confiance un nouvel élan pour le dialogue entre nos deux religions, a confié le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, après la déclaration lue par Mgr de Berranger.
Entre autres temps forts on retiendra l’image de ces jeunes gens venus déposer en procession silencieuse de petites bougies sur les quelques mètres de voie ferrée qui mènent au wagon plombé du mémorial. «8 chevaux, 40 hommes»: l’inscription peinte en grosses lettres rappelle sinistrement dans quelle conditions 76’000 juifs furent déportés vers les camps d’extermination.
«Une anti-chambre de la mort», a rappelé avec émotion à propos du camp de Drancy le représentant des anciens déportés juifs. Ce même wagon devant lequel les représentants de la communauté juive, dont René Sirat, ancien grand rabbin de France, Jean Kahn et Serge Klarsfeld ont longuement prié, comme face au mur des Lamentations, pendant que les évêques rejoignaient l’église proche pour une messe du souvenir. (apic/jcn/pr)