Eglise chaldéenne en Inde (110290)
«Une survivance des chrétiens syriaques», estime un évêque chaldéen
New Delhi, 11février(APIC) S’exprimant à propos de la situation de la petite Eglise chaldéenne en Inde, Mgr Mar Aprem, évêque chaldéen a déclaré
que cette Eglise était une «survivance fidèle des chrétiens syriaques qui
étaient en Inde avant l’arrivée des Portugais».
«Comme les membres de toutes les autres Eglises existant au Kerala, les
chaldéens font remonter leur origine à saint Thomas, apôtre de l’Inde», a
expliqué Mgr Aprem. Une grande crise les a marqués: l’arrivée des Portugais
au XVIe siècle. «Ils furent scandalisés de notre liturgie et de notre hiérarchie et nous ont considérés comme des nestoriens (1) et des schismatiques. Quand ils ont essayé de nous convertir au rite latin, beaucoup ont
cédé, mais ceux qui ont résisté ont donné naissance à ce qui est aujourd’hui l’Eglise chaldéenne syrienne en Inde».
Etant donné le petit nombre de ses fidèles, estime encore Mgr Aprem, «le
rôle de notre Eglise dans la société et pour le maintien de la paix au Kerala n’est pas très important»«. Pourtant, lui-même cherche le dialogue
avec les autres groupes, afin de parvenir à une compréhension mutuelle,
«car, étant donné la diversité des religions dans le pays, l’oecuménisme
doit être encouragé par tous les moyens».
Dans l’Eglise chaldéen, précise encore l’évêque, les laïcs ont plus de
pouvoir que les religieux sur les questions temporelles. Ainsi, «lors des
dernières élections pour les charges administratives internes de l’Eglise,
nous avons proposé la candidature d’un prêtre qui n’a pas été élu. Les
laïcs ont considéré qu’un prêtre devait se contenter de servir à l’autel».
Et il a encore indiqué que 10% des 30’000 fidèles de son diocèse étaient
politiquement orientés à gauche, où même ouvertement marxiste, sans que cela influe sur leur vie spirituelle. «Ils sont marxistes pour les questions
sociales et chrétiens pour les questions religieuses». Et d’ajouter que Mgr
Paulose Mar Paulose lui-même, qui collabore activement avec le parti marxiste, le fait à titre personnel, comme simple citoyen, et non comme représentant de l’Eglise.
Enfin, s’agissant du sacerdoce féminin, Mgr Aprem déclare: «J’y suis opposé en ce sens que ce n’est pas dans la tradition de notre Eglise. Le
Christ n’a pas eu de femmes parmi ses disciples. Traditionnellement, notre
Eglise est dirigée par des hommes. Nous devrions accorder davantage de responsabilité aux femmes, encore qu’elles sont satisfaites de leur situation
actuelle», affirme-t-il. (apic/ea/pr)
(1) Du nom de Nestorius, évêque de Constantinople, pour qui la distinction entre les deux natures du Christ était telle que Marie était seulement
la Mère de l’homme Jésus, et ne pouvait donc être appelée «Mère de Dieu».