Manifestations devant la cathédrale d’Abbasiya

Egypte: Allégations de conversions à l’islam, les coptes du Caire protestent

Le Caire, 9 décembre 2004 (Apic) Des centaines de chrétiens égyptiens manifestent depuis samedi devant la cathédrale du Caire suite à des allégations de conversion à l’islam de l’épouse d’un prêtre copte-orthodoxe dans le Delta du Nil, rapporte la BBC. La foule des protestataires, qui se trouve à la cathédrale d’Abbasiya, a jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui ont encerclé la cathédrale. L’épouse «disparue» aurait entre- temps été placée dans un couvent copte.

Les incidents ont été provoqués par des rumeurs selon lesquelles la femme d’un prêtre copte, portée disparue dans une ville septentrionale d’Egypte, a été contrainte de se faire musulmane. Il n’y a pas d’informations précises sur le sort de cette épouse disparue, mais les autorités égyptiennes ont promis de la retrouver et de la ramener à la maison.

Ingénieur agronome à Aboul Matamir, près d’Alexandrie, Wafaa Constantine, âgée de 48 ans, aurait quitté la demeure familiale le 27 novembre. Personne ne peut vraiment affirmer si elle a quitté son domicile volontairement ou sous la pression. Selon certaines sources, la femme aurait été enlevée par l’un de ses chefs, Mohamed al-Margoune. Musulman, il l’aurait obligée à se convertir à l’islam, d’après un prêtre copte, le Père Philamon. D’après des proches, Wafaa Constantine aurait suivi son chef de son propre gré.

Placée dans un couvent copte

D’après l’Agence France Presse, suite à l’intervention du patriarche copte Chenouda III, Wafaa Constantine a été confiée à son église, qui l’a placée dans un couvent. Les relations entre chrétiens et musulmans en Egypte sont parfois tendues, mais habituellement pacifiques, mais des rumeurs peuvent enflammer les communautés. Les coptes, qui forment environ 10% de la population égyptienne, se plaignent souvent de discrimination dans ce pays musulman.

Ce n’est pas la première fois que des chrétiens égyptiens, se sentant pris à partie, descendent dans la rue et affrontent les forces de l’ordre. Ainsi en juin 2001, plusieurs milliers de fidèles avaient violemment protesté suite à la publication par l’hebdomadaire «Al-Nabaa» d’un «reportage» sur un moine défroqué ayant des relations sexuelles soi-disant dans le monastère de Deir Al-Muharraq, près de la ville d’Assiout, en Haute- Egypte.

Pas le premier incident

Ce monastère révéré par les coptes a été, selon la tradition copte, visité par la sainte famille lors de la fuite en Egypte. L’article sans fondement du tabloïde avait provoqué la condamnation notamment du Conseil suprême de la presse, du syndicat de la presse, de divers partis politiques, des Frères musulmans (interdits), du Grand imam d’Al-Azhar et du Grand mufti de la République. Dans les incidents de ces derniers jours, une vingtaine de policiers en faction devant la cathédrale copte-orthodoxe du Caire ont été blessés par des jets de pierres, lancés surtout par des jeunes. (apic/bbc/alarahm/be)

9 décembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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