L'université islamique d'Al-Azhar, au Caire (Photo: www.asianews.it)
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Egypte: Les autorités cherchent à faire barrage dans les mosquées à l’extrémisme islamique

Le ministère égyptien des biens religieux (Waqfs) a mis en place une série de règles régissant la retraite spirituelle de la fin du mois du ramadan, dans le but d’éviter que les mosquées ne soient manipulées à des fins politiques.

«On ne permettra pas à quiconque d’utiliser les mosquées pour propager des idées extrémistes non conformes à la ligne modérée adoptée par Al-Azhar», affirme ainsi Mokhtar Gomaa, ministre des Waqfs, qui contrôle tous les lieux de culte musulmans agréés.

Ainsi, pour les dix derniers jours du mois du ramadan, les retraites spirituelles n’ont été autorisées que dans les grandes mosquées contrôlées par le ministère. Cette année, 3’453 mosquées ont accepté les fidèles souhaitant faire une retraite spirituelle. Le ministère a publié une liste de grandes mosquées, ainsi que les noms des imams chargés de superviser ces retraites, souligne le site d’information francophone égyptien Al Ahram Hebdo.

55’000 imams jugés extrémistes évincés

Gaber Taye, responsable au ministère des Waqfs, explique que ces mesures de contrôle sont nécessaires pour empêcher les courants extrémistes d’utiliser les mosquées comme auparavant. La retraite spirituelle est l’un des rituels les plus répandus du mois du ramadan. Depuis quelques années, les autorités égyptiennes ont découvert que certaines mosquées étaient utilisées par des courants extrémistes. Ils y diffusaient un discours fanatique, tenaient des réunions loin de la vigilance des services de sécurité et, dans certains cas, y stockaient même des armes.

Depuis la chute des Frères musulmans en 2013, le ministère a soumis toutes les mosquées à son contrôle pour empêcher la propagande des salafistes et des Frères. En outre, 55’000 imams jugés extrémistes ont été évincés, rappelle Al Ahram Hebdo. En 2014, une loi a été promulguée limitant les prêches et les leçons de religion aux seuls diplômés d’Al-Azhar, qui détiennent un permis du ministère des Waqfs. Il a été aussi interdit aux imams de soulever des thèmes politiques lors du prêche du vendredi.

La police égyptienne a déjoué un attentat contre une église

La police égyptienne a déclaré samedi 24 juin 2017 avoir déjoué un attentat à la bombe contre une église d’Alexandrie et avoir arrêté six membres d’un groupe terroristes qui planifiait cette attaque. Deux kamikazes voulaient se faire exploser, l’un dans l’église et le deuxième quand la police arriverait sur les lieux, selon un communiqué du ministère égyptien de l’Intérieur.

L’Egypte connaît depuis quelques années un fort développement du fanatisme qui instrumentalise la religion. La dernière attaque de Daech qui a coûté la vie à une trentaine de pèlerins coptes en route pour le monastère Saint-Samuel, dans la province de Minya, le 26 mai dernier, est le quatrième attentat revendiqué par l’organisation djihadiste depuis décembre 2016. (cath.ch/alahram/orj/be)

 

 

 

L'université islamique d'Al-Azhar, au Caire
25 juin 2017 | 17:38
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Al-Azhar (83), Egypte (286), Frères musulmans (10), Mosquées (17), salafistes (13), Waqfs (3)
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