Aujourd’hui, plus que quelques dizaines de personnes âgées
Egypte: L’Egypte comptait plus de 80’000 juifs au début des années 50
Le Caire, 6 novembre 2007 (Apic) L’Egypte comptait plus de 80’000 juifs au début des années 50, avant le grand exil sous l’ère Nasser. Aujourd’hui, les communautés juives du Caire et d’Alexandrie rassemblent moins d’une centaine de fidèles, surtout des femmes âgées. Cette semaine, la communauté juive égyptienne organise un cycle de manifestations à l’occasion du centenaire de la grande synagogue du Caire, Chaar Hachamayim, la porte du Ciel.
Entouré d’importantes mesures de sécurité, cette synagogue rénovée est très souvent déserte – faute de fidèles – mais visitée par les touristes. Ce lieu de culte est appelé Ismaïlya ou «de la rue Adly», au centre du Caire. La présence juive sur les rives du Nil remonte bien avant que Moïse ne quitte l’Egypte, avec des allées et venues plus ou moins importantes.
Au cours du XXe siècle, les juifs du Caire étaient plusieurs dizaines de milliers et disposaient de 21 synagogues. Aujourd’hui, les quelques dizaines de juifs restants peuvent se rendre dans seulement trois synagogues ouvertes au culte: Chaar Hachamayim à la rue Adly, Ben Ezra, à Fustat, dans le Vieux-Caire, et Meyr Biton, dans la banlieue de Maadi.
Pour marquer son centenaire, une cérémonie a eu lieu cette semaine à la synagogue Chaar Hachamayim en présence notamment des ambassadeurs des Etats-Unis, de France, de Grande-Bretagne, du Vatican et d’Israël, de membres de la diaspora juive établis dans le monde entier et de quelques responsables égyptiens. Pour animer la fête à la rue Adly, les organisateurs avaient fait venir une chorale de juifs sépharades grecs venue de Salonique et un baryton de l’opéra du Caire, Gaber al-Baltagui. Les juifs de la diaspora étaient venus au Caire à l’invitation de l’association internationale «Nebi Daniel», basée à Rueil Malmaison, près de Paris. Elle a milite, dans le respect de la loi égyptienne, pour préserver le patrimoine de l’ancienne communauté juive d’Egypte qui risque de disparaître bientôt.
La communauté juive d’Egypte qui comptait moins de 5’000 personnes il y a 150 ans, a vu sa population croître à près de 100’000 personnes dans la première moitié du XXe siècle. C’est à partir de 1947, à la veille de la fondation d’Israël, puis avec l’arrivée au pouvoir de Nasser et la politique de nationalisations que commence le dramatique déclin démographique de la communauté juive égyptienne, dont un tiers vit en Israël, et le reste dans les pays occidentaux et en Amérique latine. (apic/or/be)