Cambodge: Lancement d’une campagne contre l’exploitation du tourisme sexuel infantile
Elle vise l’implication active des touristes, des autorités et de la population locale
Phnom Penh, 27 avril 2010 (Apic) Des affiches d’information aux points stratégiques de la ville, 4’000 livres en anglais et en khmer sur le tourisme sexuel, la publication des numéros de téléphone consacrés à la protection des enfants, ce sont quelques-uns des instruments choisis pour faire sortir du silence le drame que vivent au Cambodge des centaines d’enfants de la rue, orphelins ou chargés de supporter économiquement la famille. S’y ajoutent des cours de formation pour 50 gérants d’hôtel et «guest houses» et pour 100 conducteurs de tuk tuk (les motos typiques de la zone les plus utilisées par les touristes) sur les normes pour lutter contre le tourisme sexuel.
Selon les statistiques du Ministère cambodgien du Tourisme, les touristes dans le pays sont en forte augmentation ces dernières années, atteignant désormais les 2 millions de visiteurs. Corollaire négatif de cette progression, le nombre des adeptes du tourisme sexuel est également en augmentation et ce sont les secteurs les plus vulnérables de la société cambodgienne qui sont les plus touchés.
Un vaste programme de sensibilisation
Grâce à l’ONG italienne Intervita, déjà engagée au Cambodge pour aider les enfants victimes d’exploitation sexuelle, une nouvelle action de sensibilisation et d’information est désormais en cours. En plus d’une réglementation locale rigide, l’instrument en mesure de lutter le plus efficacement contre ce phénomène grave est en effet l’implication active des touristes, des autorités et de la population locale.
En 2010, en collaboration avec la section cambodgienne de l’organisation ECPAT (End Child Prostitution Abuse and Trafficking), une coalition de 28 ONG cambodgiennes qui luttent contre l’exploitation sexuelle des mineurs, Intervita arrivera à sensibiliser 20% des touristes internationaux qui visitent le pays et 10% de la population cambodgienne, à travers un réseau de 100 conducteurs de tuk tuk, l’introduction dans le secteur touristique cambodgien du code éthique contre l’exploitation sexuelle, et le renforcement d’instruments de protection des enfants déjà présents au Cambodge, en particulier les services de «help line» téléphonique pour dénoncer les cas d’exploitation.
Soutien aux victimes de la traite des êtres humains
En outre, dans la ville de Battambang, Intervita soutient un centre d’accueil et de récupération pour mineurs victimes de la traite des êtres humains et pour les enfants de la rue en danger d’exploitation. Près de 120 enfants et jeunes entre 15 et 18 ans trouvent ici un refuge sûr, reçoivent des soins et vivent dans des conditions adaptées à leur croissance, et quand la famille représente un lieu sûr où réinsérer les jeunes, le projet prévoit aussi les parents comme bénéficiaires du soutien économique. A Svay Rieng, l’organisation assure une formation professionnelle aux jeunes de plus de 16 ans en danger d’exploitation sexuelle, en les aidant ensuite à trouver un travail et à entreprendre une petite activité. (apic/fides/be)