En Finlande, l’Église affiche une diversité saisissante
Imaginons que l’église catholique la plus proche de nous soit à 300 km… C’est à cette réalité que répond Mgr Raimo Goyarrola, évêque d’Helsinki depuis 2023, seul diocèse de Finlande, qui s’est entretenu avec l’Aide à l’Église en détresse (AED). Sur ce territoire de 340’000 km2, se côtoient des catholiques de 120 nationalités et de diverses traditions.
En Finlande, pays à tradition luthérienne, les catholiques font à peine 0,2% de la population, soit 11’000 habitants sur les 5,5 millions du pays. «Ici, il n’y a pas de structure catholique», indique à l’AED Mgr Raimo Goyarrola, de la prélature de l’Opus Dei. «Chaque week-end, nous parcourons des milliers de kilomètres pour apporter la nourriture divine à nos fidèles», explique l’évêque espagnol, en mission dans le pays depuis 20 ans. «Il y a beaucoup de familles qui demandent à avoir des tabernacles dans le village mais il n’y a pas d’église», déplore-t-il.
Une solidarité chrétienne
«Contrairement aux autres Églises du pays, nous ne recevons pas d’aide de l’État donc nous sommes très démunis», explique l’évêque, qui ne parvient pas à couvrir le financement des agents pastoraux de ses huit paroisses, des parcours de catéchèse ou des programmes caritatifs. Il se dit par contre très reconnaissant du soutien apporté par les luthériens et les orthodoxes pour subvenir au manque d’églises catholiques. «Chaque mois, nous célébrons la messe dans 20 églises luthériennes et dans cinq églises orthodoxes», explique-t-il.
C’est que les besoins des catholiques sont en hausse. Le «pays aux mille lacs» connaît depuis deux décennies une augmentation régulière du nombre de catholiques, avec de plus en plus de demande de baptêmes tant chez les adultes que chez les jeunes et les enfants. Une progression à attribuer à l’attitude des catholiques qui n’hésitent pas à vivre ouvertement leur foi, soutient l’évêque d’Helsinki.
«En Finlande, un catholique est souvent le seul catholique dans son école ou sur son lieu de travail. Pourtant, il ne se cache pas et n’a pas peur de s’afficher comme catholique et de parler du Christ aux personnes qu’il côtoie. Il parle naturellement de l’eucharistie et de Jésus.»
Des réfugiés de tous les continents
Reste que si la moitié des nouveaux catholiques sont finlandais, l’autre moitié est composée de migrants, dont des réfugiés. L’Église catholique de Finlande forme ainsi un beau puzzle de 120 nationalités différentes et célèbre tous les rites catholiques. Aux catholiques issus de pays de forte tradition catholique, comme les Philippines ou les pays d’Amérique, se sont ajoutés ces dernières années des chrétiens provenant de zones en guerre, comme le Soudan, la Birmanie ou l’Ukraine.
La Finlande, qui a également connu l’invasion Russe en 1939, lors de la guerre d’Hiver, a ouvert grand ses portes aux Ukrainiens, d’autant plus qu’ils leur apportent une main-d’œuvre dont elle a besoin. C’est ainsi que plus de 7000 grecs-catholiques sont arrivés comme réfugiés ces derniers mois. (cath.ch/aed/lb)
