Développer une nouvelle morale basée sur le respect des différences
Encadré
Le philosophe bâlois Hans Saner met en garde contre une éthique qui s’arrêterait aux points communs, menaçant directement la pluralité culturelle. Tout en sachant qu’en ne voyant que les différences, «nous perdrions ce qui nous relie». Ce que nous avons en commun, par delà nos différences, c’est que nous sommes des êtres vivant en sociétéé. Les cultures ont développé des formes de vie qui font leur spécificité.
Deux droits fondamentaux
Pour explorer et étudier à la fois ce qui nous sépare et ce qui nous unit, deux droits fondamentaux doivent être garantis: celui d’être un homme et celui d’avoir un mode de vie, autrement dit le droit à une culture propre. Il est urgent pour cela de développer une nouvelle morale et une nouvelle vertu ancrée sur le respect des différences.
Le droit à adopter une façon de vivre met en lumière les limites du concept d’unité. Hans Saner prend l’exemple de la Charia, la loi islamique qui prévoit de trancher le bras du voleur pour le punir. On peut accepter que l’islam adopte une autre culture juridique que les chrétiens. Mais pas que des hommes soient opprimés au nom de ce système juridique.
Hans Saner propose de saisir et comprendre tout d’abord le système répressif des islamistes dans son ensemble, sans pour autant se taire. «Nous devons nous tourner vers les personnes appartenant à la culture islamique et ui ont le courage de critiquer de tels châtiments. Nous devons avoir le courage de les soutenir avec des arguments. Pour sauvegarder leur droit à leur propre culture et à un traitement respectueux de leur dignité de personne.
Le dialogue, condition sine qua non
Il est indispensable en premier lieu de reconnaître la culture de l’autre en apprenant à la connaître, poursuit Hans Saner. De là le devoir de communiquer et de rester en relation. Seul le dialogue permet de saisir ce qui est autre. C’est le passage obligé pour accéder à un respect authentique des autres cultures. (apic/mos/job/mjp)