Transmettre l’Evangile en arabe

Encadré

Pour le Père Mouannès, les Libanais ont la mission de transmettre l’Evangile en arabe aux Arabes: «Comme nous sommes arabophones, nous avons le rôle très important de transmettre le message en arabe, pour des Arabes, dans leurs structures mentales: ce n’est pas un message traduit!»

A Kaslik, où la langue dominante est le français, on est habituellement trilingue: «Nous sommes une Université francophone. Nous ne voulons pas subir le malheur que le monde arabe s’est infligé en coupant avec les langues étrangères – l’anglais et le français -, ce qui a eu pour conséquence que certains pays comme l’Egypte ou la Syrie ont accumuléé un retard énorme, notamment au niveau scientifique. A l’heure d’internet et de la communication planétaire, il faut posséder les langues étrangères!».

C’est une ironie de l’histoire, pour le recteur de l’USEK: ceux qui ont transmis les trésors littéraires de l’Antiquité à l’Occident sont les Syriaques. «C’était la belle période du pluralisme linguistique au Moyen Age. Il y a eu aussi une période arabophone importante, entre 1500 et 1600, époque où nous avons collaboré à toutes les traductions, spécialement de l’Evangile, de la Bible appelée «La Polyglotte», en hébreu, syriaque, copte, arabe, arménien, latin, etc. De grands traducteurs libanais ont participé à cette œuvre. La Renaissance arabe, la «Nahda», a été également un grand moment culturel.

«La volonté de couper avec les langues étrangères prend ses racines dans le cadre de la crise de l’identité arabe et nationale et la montée du panarabisme, dans un projet d’indépendance nationale et de rupture avec le colonialisme. Mais aujourd’hui qu l’économie se mondialise, on assiste en parallèle au niveau international à une volonté de liberté – face à l’intégrisme et à l’obscurantisme – qui prône les droits de l’homme. Ce mouvement touche aussi le monde arabe. Cet humanisme est un aspect très positif de la mondialisation. Nous voyons, aussi dans le monde arabe, l’arrivée de ce nouveau citoyen du monde, qui partage les mêmes valeurs humaines, dont le droit à l’altérité.» (apic/be)

3 mai 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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