Encourager la collaboration entre chrétiens
Suisse: Le label «Oecumenica» de la CTEC à «l’Ecole de la Parole» et à «Ethique&Art»
Fribourg, 4 mai 2010 (Apic) Le label «Oecumenica», qui met en lumière des actions œcuméniques et veut promouvoir la collaboration entre chrétiens, a été décerné à l’»Ecole de la Parole» en Suisse romande et à l’Université d’été «Ethique&Art». C’est le présidium de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse (CTEC) qui honore ainsi deux projets suisses romands: l’un s’engage pour la lecture de la Bible, l’autre pour l’application de l’éthique chrétienne dans l’économie et les médias.
La CTEC est présidée par Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, et la vice-présidence est assurée par la Rév. Adèle Kelham, de l’Eglise anglicane en Suisse.
L’»Ecole de la Parole» est active depuis 16 ans en Suisse romande. Elle allie prière et lecture de la Bible. La Société biblique – présente en Suisse à travers quelque 50 Eglises et communautés missionnaires – y est associée de près. La première étape est l’écoute de la Parole. Elle est suivie d’une réflexion personnelle et collective sur le texte – que signifie-t-il aujourd’hui pour nous ? Cela conduit à la prière et à la communion avec Dieu. Au cœur de cette démarche: la communauté, les relations entre ses membres, avec Dieu et en Dieu.
«Partager la foi plutôt que d’adopter une attitude défensive vis-à-vis de l’autre»
«L’Ecole de la Parole» œuvre pour l’œcuménisme et affermit les hommes dans leur conviction. «A partir de là, il devient facile de partager la foi plutôt que d’adopter une attitude défensive vis-à-vis de l’autre», notent ses initiateurs. (Cf. Ecole de la Parole: www.die-bibel.ch/fra/aktuellesf/ecole.php)
L’Ecole se fonde sur l’antique méthode de la lectio divina qui est écoute et méditation de la Parole. Cette façon de vivre le texte biblique propose un chemin de vie chrétienne dans les paroisses, les communautés, pour tout le monde. Elle essaie de rendre la Parole présente et efficace afin qu’elle façonne l’esprit de celui qui l’écoute.
L’Ecole de la Parole permet d’aborder la Bible «non seulement avec l’intellect mais également avec le cœur», explique Sœur Marie-Bosco, religieuse ursuline et membre du comité de soutien. Elle précise qu’au sein de petits groupes, les gens trouvent un soutien à leur foi. Il s’y développe confiance, amitié et respect. L’ouverture aux autres traditions chrétiennes y est vécue comme un enrichissement.
L’Ecole de la Parole organise chaque année sept rencontres autour d’un thème déterminé et présenté par une brochure. En outre, elle propose d’approfondir des éléments de la liturgie, comme la place accordée au silence, aux processions, aux chants, aux cierges, etc. Dans ce cadre, au moins une fois par mois, des messes ont lieu dans chaque canton. Elles complètent les liturgies célébrées au sein des groupes.
«Observatoire de la Finance»: une éthique chrétienne en toute circonstance
Depuis 2008, la fondation «Ethique&Art», basée à Nyon, anime l’Université œcuménique de Chartres, en association avec le mouvement «Chemin Neuf» et la fondation «Observatoire de la Finance» à Genève. Cette dernière organisation s’occupe de la question de la responsabilité et du bien public dans le secteur financier. Les sujets traités dans le cadre des séminaires abordent la question de la dignité humaine, la famille, la politique, le secteur financier, le bien public, les médias, la globalisation et la société, de façon «ouverte et sans préjugés», comme l’indiquent les statuts de la fondation. (Cf. Ethique&Art: www.ethique-et-art.org)
L’offre s’adresse principalement aux jeunes spécialistes du domaine des médias ou du secteur financier. La mise en réseau du projet au niveau européen est un atout supplémentaire. Ainsi, lors de la deuxième l’Université œcuménique de Chartres, les participants sont venus de France, de Pologne et de Suisse. Paul H. Dembinski, directeur de l’Observatoire de la Finance, souligne l’importance du label pour le projet. De l’extérieur, le label le situe clairement comme une initiative qui s’engage «sans arrière-pensée à partir de principes en matière sociale communs aux communautés chrétiennes, encore en chemin vers l’unité, sans pour autant minimiser les difficultés existantes.»
Un label créé en 2008
Le label est constitué d’un acte officiel et d’un logo qui peut être utilisé pour la communication du projet primé. Les projets sont présentés sur le portail internet de la CTEC. La CTEC a créé le label en 2008 pour honorer des projets œcuméniques innovateurs provenant de personnes, paroisses, communautés ou autres organisations ecclésiales reliant les différentes confessions chrétiennes. Le label rend visible l’œcuménisme et veut promouvoir la collaboration entre chrétiens et chrétiennes. Il prône par ailleurs la réalisation des directives œcuméniques contenues dans la Charta Oecumenica.
Le travail de la CTEC se base sur la Charta Oecumenica. Celle-ci prône une collaboration croissante des Eglises en Europe et a été signée en 2001 par le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et par la Conférence des Eglises européennes CEC et en 2005 par les Eglises membres de la CTEC à St-Ursanne; par la suite différentes Eglises cantonales s’y sont associées. JB/Com
Encadré
Qu’est la CTEC?
La Communauté de travail des Eglises chrétiennes (CTEC) est la plate-forme oecuménique nationale de Suisse. Fondée en 1971, elle réunit des personnalités dirigeantes de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), de la Conférence des évêques suisses (CES), de l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse, de l’Eglise évangélique méthodiste en Suisse, de l’Alliance des paroisses baptistes de Suisse, de l’Armée du salut, de la Fédération d’Eglises évangéliques luthériennes en Suisse et dans la Principauté du Liechtenstein, du diocèse orthodoxe de Suisse du patriarcat oecuménique de Constantinople, de l´Eglise orthodoxe serbe en Suisse et de l’Eglise anglicane en Suisse. (apic/com/be)