Rome: Le Vatican n’a rien ’caché’ au sujet de la disparition d’Emanuela Orlandi

Engagement et transparence dans l’enquête Orlandi

Rome, 15 avril 2012 (Apic) Le Vatican n’a rien «caché» aux enquêteurs italiens à propos de la disparition, en juin 1983, d’Emanuela Orlandi, a assuré le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège dans une note, le 14 avril 2012 au Vatican.

«Rien ne laisse penser que quelque chose a été caché et qu’il y a, au Vatican, des ’secrets’ à révéler sur cette question», a assuré le Père Federico Lombardi. Affirmer le contraire serait «injustifié», à ses yeux. Le jésuite italien a publié une note très détaillée, fourmillant de références, dont les numéros de protocole de plusieurs courriers.

Des magistrats italiens ont assuré n’avoir pas reçu de réponse à plusieurs requêtes concernant cette affaire. Autre son de cloche au Vatican: «L’ensemble des autorités du Vatican ont coopéré avec engagement et transparence avec les autorités italiennes pour faire face à cet enlèvement», a précisé le Père Lombardi. Si la justice italienne entendait faire de nouvelles commissions rogatoires, elle trouverait, comme toujours, la collaboration appropriée du Saint-Siège.

N’emportez pas votre secret dans la tombe

Le Père Lombardi a indiqué qu’il n’y avait «aucun obstacle», pour l’Eglise, à ouvrir la tombe du boss de la ’banda della Magliana’, Enrico De Pedis, qui se trouve dans la basilique romaine de Saint Apollinaire. Selon certains, elle pourrait révéler des secrets.

«N’emportez pas votre secret dans la tombe», avait lancé le prédicateur de la Maison pontificale, le 6 avril dernier devant Benoît XVI, après avoir déploré que l’Italie connaisse trop de «délits atroces restés sans coupable». Les propos du Père Raniero Cantalamessa avaient relancé ’l’affaire Orlandi’, alors que le frère de la disparue, Pietro, appelle la collaboration du Vatican. Ce dernier a indiqué avoir rencontré récemment le secrétaire particulier du pape, Mgr Georg Gänswein. Il lui aurait confié ses soupçons quant à une implication du Vatican ou de certains prélats dans la disparition de sa sœur.

29 ans de rebondissements

La disparition mystérieuse d’Emanuela Orlandi, le 22 juin 1983, est l’un des faits-divers les plus célèbres et médiatiques d’Italie. Fille d’un employé de la Préfecture de la Maison pontificale, cette adolescente de 15 ans avait disparu de Rome. L’affaire a été liée, tour à tour, au milieu de la mafia romaine, à la banque du Vatican, à l’attentat contre Jean Paul II en mai 1981 et à son auteur Ali Agça, ou encore à l’assassinat du comandant de la Garde suisse Aloïs Estermann en mai 1998, et parfois, aux quatre. Durant son pontificat, Jean Paul II avait lancé huit appels publics pour la libération de la jeune fille.

Depuis 29 ans, cette affaire a connu de très nombreux rebondissements sans jamais être élucidée. En février dernier, une célèbre émission de télévision italienne avait diffusé une note interne, signée par le Père Lombardi, qui reconnaissait des «points encore obscurs» dans cette affaire.

L’affaire Orlandi a donné lieu à de rares communiqués officiels du Vatican. Le dernier en date remonte à juin 2008, lorsque la presse italienne avait diffusé un témoignage mettant en cause Mgr Paul Marcinkus, le célèbre ’banquier du pape’ au début du pontificat de Jean Paul II. Le Père Lombardi avait alors indiqué que le Saint-Siège était «vivement attristé face à des accusations jugées infâmantes». (apic/imedia/ami/ggc)

15 avril 2012 | 12:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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