Equateur: La multinationale pétrolière Chevron-Texaco dans le collimateur de la justice

Marche des «Indios» pour déposer le rapport d’accusation

Quito, 29 0ctobre 2003 (Apic) Plusieurs dizaines d’Indiens équatoriens devraient participer mercredi à «la marche de protestation des indigènes», qui sillonnera les rues de Nueva Loja, capitale de la province nord orientale de Sucumbíos.

But de l’initiative: déposer les rapports d’accusation et de défense dans le procès intenté par environ 30’000 indigènes locaux contre la multinationale pétrolière Chevron-Texaco. Le procès pourrait faire date en Amérique latine. Les communautés locales accusent la multinationale d’avoir déchargé à l’époque 464,8 millions de barils (soit 16,27 milliards de litres) d’eaux contaminées.

Pas moins de 200 «Indios», «campesinos» et de participants venus de l’étranger se réuniront ainsi dans la ville dite du Front de défense de l’Amazonie de l’Equateur (FDAE). Un nombre considérable si l’on considère que pour se rendre dans cette localité, la majorité des personnes doit entreprendre de longs voyages en canoë et sur des camionnettes peu confortables.

Le but de cette marche est d’attirer l’attention publique sur le procès, qui entrera dans le vif avec l’examen des preuves déposées par les deux parties. Selon Luis Yantza, porte-parole du Front, il y a au moins une centaine de sites dans la forêt amazonienne de l’Equateur qui portent des signes visibles de la contamination qui aurait été provoquée, selon les communautés indigènes, par les activités d’extraction de la société Texaco, englobée par la Chevron en 2001.

L’accusation, a dit Yantza, demandera aux juges de la Cour supérieure de justice de Nueva Loja, reconnue compétente pour le cas, de se rendre personnellement sur les lieux contaminés. La vérification demandera un délai «d’au moins 6 semaines», selon le porte-parole du Front. «C’est un jugement historique car pour la première fois une compagnie pétrolière transnationale de la dimension de la Chevron-Texaco a été soumise aux lois d’un pays d’Amérique latine», a conclu le dirigeant indigène.

Terrible contamination

Les communautés locales accusent la multinationale d’avoir déchargé 464,8 millions de barils (soit 16,27 milliards de litres) d’eaux contaminées contenant des particules d’hydrocarbures et de métaux cancérigènes dans les fumées qui traversent les deux provinces orientales de Sucumbíos et Orellana.

La société Texaco, présente entre 1972 et 1992 en Equateur avec le nom de Texpec (Texaco petroleum company), a constitué un consortium avec la Cepe (Corporación estatal petrolera ecuadoriana) qui s’est ensuite transformée en Petroecuador, avec la Gulf, qui en 20 ans d’activité a creusé 323 puits sur 23 camps amazoniens. (apic/misna/pr)

29 octobre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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