Esclavage: «Si nous fermons les yeux, nous serons complices»

«Si nous fermons les yeux et les oreilles, si nous restons inertes, nous serons complices», écrit le pape François le 8 février 2024, dans un message diffusé à l’occasion de la 10e Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes.

«La traite est souvent invisible […], la culture de l’indifférence nous anesthésie», se désole le pape François dans son message. Cela alors que l’Organisation internationale du Travail (OIT) estimait en 2021 que 50 millions de personnes dans le monde étaient en situation d’esclavage – travail forcé et mariage forcé.

«Il est essentiel d’avoir la capacité d’écouter ceux qui souffrent», insiste le pape. Il pense notamment «aux victimes des conflits, des guerres, aux personnes touchées par les effets du changement climatique, aux multitudes de migrants forcés, aux personnes soumises à l’exploitation sexuelle ou au travail, en particulier les femmes et les jeunes filles».

L’exemple de Joséphine Bakhita

Le pontife demande aux chrétiens de s’engager «à prier et à agir» pour rendre leur pleine dignité à ceux qui sont victimes de l’esclavage. «Nous devons nous occuper de la racine du phénomène, en éradiquant ses causes», écrit-il.

Dans son message, le pape invite à se souvenir du parcours de sainte Joséphine Bakhita (1869-1947). Cette Soudanaise avait été vendue comme esclave, lorsqu’elle était enfant. Elle finit sa vie comme religieuse en Italie après un itinéraire de vie hors du commun. Elle est, selon le pape, le symbole de «ceux qui, malheureusement réduits en esclavage, peuvent encore retrouver leur liberté». L’Église catholique célèbre sa fête le 8 février. (cath.ch/imedia/hl/rz)