Etats-Unis: Anglicanisme, le chanoine gay Gene Robinson déterminé à devenir évêque
«Ne pas avoir peur du changement»
Concord, 20 octobre 2003 (Apic) Le chanoine homosexuel Gene Robinson a réaffirmé sa détermination à être ordonné évêque le 2 novembre pour le diocèse épiscopalien du New Hampshire, aux Etats-Unis. Cette ordination est sur le point de provoquer un schisme dans la Communion anglicane mondiale, en raison de l’homophobie de plusieurs des ses membres, notamment dans les pays en voie de développement.
La déclaration du chanoine Robinson suit de trois jours la rencontre au sommet des primats de la Communion anglicane, tenue les 15 et 16 octobre à Londres. Convoquée par Rowan Wililams, archevêque de Cantorbéry et chef spirituel de tous les anglicans, pour calmer la crise provoquée par l’émergence des droits des homos dans l’Eglise, cette rencontre n’a fait que confirmer la menace du schisme.
Pour sauvegarder l’unité de la Communion anglicane, les primats, Rowan Williams en tête, ont désapprouvé la décision de l’Eglise épiscopalienne d’ordonner celui qui va devenir le premier évêque anglican ouvertement homosexuel.
Dans sa déclaration, le chanoine Robinson invite les fidèles «à ne pas avoir peur du changement». Il explique que, selon lui, «la Bible ne se prononce pas sur les relations entre personnes de même sexe». Il dénonce ceux qui «prennent une spécificité historique de l’ancien testament au sens littéral du texte». Conscient de la crise que son ordination va provoquer, Gene Robinson assure «je crois de tout mon coeur faire la volonté de Dieu», rapporte la BBC.
Menace «d’émeutes meurtrières»
Le quotidien britannique «The Observer» rapporte qu’au nombre des pressions exercées sur l’archevêque de Cantorbéry par les conservateurs, le risque «d’émeutes provoquant des morts» a été évoqué. Certains primats et hautes personnalités ecclésiales de pays du Tiers monde ont indiqué que dans leur région il existe une importante opposition aux homosexuels.
«L’ordination d’un évêque homosexuel pourrait exposer les chrétiens à l’hostilité d’autres croyants, notamment les musulmans», soulignent ces primats conservateurs, dont «The Observer» ne révèle pas l’identité. Le journal rappelle cependant que Peter Ankinola, primat du Nigeria, un pays où chrétiens et musulmans sont en conflit, est un farouche opposant de l’intégration des homosexuels dans l’Eglise. (apic/bbc/observer/sh)