L’uniatisme reste la pierre d’achoppement
Etats-Unis: Dialogue entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe
Rome, 20 juillet 2000 (APIC) L’uniatisme reste l’une des pierres d’achoppement entre les Eglises catholique et orthodoxe. La session plénière tenue du 9 au 19 juillet aux Etats-Unis entre des représentants des deux Eglises n’a rien changé. Les positions demeurent figées sur la question
Aucun accord n’ayant été conclu à propos du concept théologique fondamental de l’uniatisme, «il a été décidé de ne pas faire de déclaration commune», peut-on lire dans un rendu public le 19 juillet par la Commission Internationale mixte pour le Dialogue théolo-gique entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise Orthodoxe, dont les membres se sont réunis en session plénière du 9 au 19 juillet aux Etats-Unis, au Mont St.Mary’s College d’Emmitsburg, près de Baltimore (Maryland).
La rencontre a été présidée par le cardinal William Keeler, archevêque de Baltimore, coprésidée par le cardinal Edward Idris Cassidy, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et par Mgr Stylianos, du patriarcat oecuménique d’Australie.
Le communiqué rapporte tous les actes de culte qui ont eu lieu durant la session. Le thème discuté pendant la session était lié aux «implications ecclésiologiques et canoniques de l’Uniatisme». Un thème devenu «particulièrement important après les changements nécessaires ces dix dernières années en Europe centrale et orientale».
Même si les réactions ont été «positives en général», indique le communiqué, les documents qui traitent des aspects théologiques et des pratiques directoriales «ont été considérés avec une certaine réserve et même avec une certaine opposition manifestée successivement par les deux parties». C’est pourquoi, poursuit le communiqué, il a été jugé nécessaire de poursuivre la réflexion au sein de la Commission mixte «pour aboutir à une entente commune à propos de cet argument épineux»
Consultations internes
Le communiqué précise encore que la discussion de cette session plénière a été intense et d’une grande portée. Les participants ont «beaucoup examiné ces questions théologiques et canoniques liées à l’existence et aux activités de l’Eglise catholique orientale». Toutefois, «puisque aucun accord n’a été pris à propos du concept théologique fondamental de l’uniatisme, il a été décidé de ne pas faire de déclaration commune au cours de la rencontre actuelle».
C’est pour cette raison que les participants en référeront à leurs Eglises, qui indiqueront comment surmonter cet obstacle en vue d’une poursuite pacifique du dialogue. «La Commission voit la nécessité d’études ultérieures à propos des aspects théologiques, pastoraux, historiques et canoniques se rapportant à cette question… Malgré toutes les difficultés, la Commission espère que, grâce à ce processus, elle sera capable de développer ultérieurement sa recherche pour la pleine communion entre l’Eglise catholique romaine et les Eglises orthodoxes».
C’est le 30 novembre 1979, à l’occasion de la visite de Jean Paul II à Istanbul, que le pape et le patriarche oecuménique de Constantinople Dimitrios Ier avaient annoncé l’ouverture d’un dialogue officiel entre les Eglises catholique et orthodoxe, par la constitution de la Commission mixte Internationale pour le dialogue théologique. La Commission célèbre cette année le 20e anniversaire du début de ses travaux à Patmos et Rhodes (Grèce) en juin 1980. Les réunions plénières suivantes ont eu lieu à Munich (Allemagne) en 1982, Gonia (Crète) en 1984, (Bari) Italie en 1986-1987, Uusi (Finlande) en 1988, Freising (Allemagne) en 1990 et Balamand (Liban) en 1993. La commission mixte ne s’était donc plus réunie depuis sept années.
Les archevêques, évêques et experts catholiques présents à Baltimore venaient des Etats-Unis, d’Italie, d’Autriche, de Belgique, de Bosnie-Herzégovine, d’Allemagne, de Grèce, d’Israël, du Liban, de Pologne et de Roumanie; les archevêques, évêques et experts de l’Eglise orthodoxe du patriarcat oecuménique de Constantinople, des patriarcats d’Alexandrie, d’Antioche, de Moscou et de Roumanie, ainsi que des Eglises de Chypre, de Grèce, d’Albanie, de Pologne, de Finlande et d’Estonie. (apic/cip/pr)