Débats sur le mariage mixte

Etats-Unis: Inquiétudes sur la perte de l’identité des juifs aux Etats-Unis

Sacramento, 8 août 2002 (APIC) Les jeunes juifs nés de mariages mixtes ont tendance à perdre leur identité hébraïque. Cette situation, révélée par un récent sondage de l’Université de Californie, relance le débat dans les milieux juifs sur la mixité du mariage. Rarissime chez les ultra- orthodoxes, le mariage mixtel est bien accueilli chez les réformés.

Les résultats d’un sondage de l’Université de Californie pour le compte de l’organisation juive «Hillel», qui s’occupe des étudiants juifs sur les campus aux Etats-Unis, ont montré les conséquences des mariages mixtes sur l’identité juive. L’étude indique que 90% des jeunes gens dont les deux parents sont juifs se définissent eux-mêmes comme juifs. Par contre, ils ne sont plus que 40% lorsque seule la mère est juive. Quant aux jeunes dont le père est juif et la mère non juive, ils ne sont plus que 16% à se définir comme juifs. .

Les résultats de cette recherche relance le débat sur les mariages mixtes, les conversions et la dissémination des juifs parmi les non juifs. Les mariages mixtes sont un phénomène qui touche plus de la moitié de la jeune génération aux Etats-Unis, de même que les pays occidentaux et ceux de l’ancienne Union soviétique. (Dans certaines régions d’Australie le taux de mariage entre juifs et non juifs peut atteindre 84%).

Une réalité plus nuancée

Plusieurs aspect de la réalité juive viennent relativiser les chiffres de ces statistiques. Tout d’abord, le nombre de mariages mixtes est proportionnel au degré d’orthodoxie. La plus grande majorité des ultra- orthodoxes et des orthodoxes vivent dans des familles strictement juives et ont généralement plus d’enfants que les conservateurs et les réformés.

Ensuite, les personnes interrogées pour les statistiques commanditées par «Hillel» sont des universitaires et ne sont pas représentatifs de tous les courants du judaïsme au Etats-Unis. Peu de jeunes hommes et encore moins de jeunes femmes ultra-orthodoxes ou orthodoxes fréquentent l’université. Les statistiques recouvrent donc essentiellement des personnes appartenant à des courant plus modérés.

De plus, beaucoup de jeunes gens renouent avec leur racines juives après avoir fonder une famille. Situation qui ne concerne généralement pas les étudiants à l’université. Finalement, la statistique ne porte pas sur la qualité du judaïsme des personnes interrogées en terme notamment d’engagement dans la communauté ou dans des organisations juives de même qu’en matière de fréquentation de la synagogue.

Mariage mixte ou conversion du conjoint

La question des mariages mixtes interpellent également la communauté juive sur la question de la conversion d’un conjoint au judaïsme. Sur ce sujet aussi, les opinions varient selon le courant. Plus la tendance est conservatrice, plus grande est la réticente à favoriser les conversions.

Ainsi chez les ultra-orthodoxes, qui craignent que le prosélytisme ne suscite des réactions antisémites, celui qui veut devenir juif doit notamment non seulement suivre scrupuleusement la loi, mais également étudier le judaïsme et ses lois sous la direction d’un rabbin durant une année. Chez les réformés au contraire, qui de toute façon pratiquent volontiers les mariages mixtes, les conditions de conversion sont aisées. Plus généralement, le cas de figure des milieux réformés est d’invité le conjoint non juif à la synagogue pour des activité en communauté, d’ordre social, ou pour étudier l’hébreu. Cependant, toutes tendances confondues, les rabbins estiment que la question à se poser n’est pas «combien de juifs?» mais «quel genre du juifs?» (apic/ag/sh)

8 août 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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