En cause: femmes pasteurs, homosexuels et antiaméricanisme

Etats-Unis: La Convention baptiste du Sud quitte l’Alliance baptiste mondiale

New York, 16 juin 2004 (Apic) La Convention baptiste du Sud (SBC), le plus grand groupe protestant des Etats-Unis, a décidé de quitter l’Alliance baptiste mondiale (BWA). Elle met an cause la théologie libérale de l’Alliance, entre autres son soutien aux femmes pasteurs, sa tolérance croissante envers l’homosexualité et son «anti-américanisme».

En votant à main levée, les délégués – appelés les Messagers – ont officiellement rompu leurs relations avec l’Alliance lors de leur réunion annuelle à Indianapolis, en Indiana, relate l’agence d’information oecuménique ENI. Avec ce vote du 15 juin, l’Alliance baptiste mondiale perd son groupe le plus large – la Convention baptiste du Sud compte 16,3 millions de membres – et l’un des ses soutiens financiers les plus importants. L’Alliance, qui a 211 Eglises membres, représentant 46 millions de baptistes, va ainsi perdre une cotisation annuelle de 300’000 dollars.

Dans un rapport publié l’an dernier, un comité exécutif de la Convention baptiste du Sud avait exhorté l’Eglise à quitter l’Alliance mondiale, reprochant le soutien de certains membres à l’ordination des femmes et leurs croyances libérales.

Une «déchirure dans le corps du Christ»

«La décision de la Convention baptiste de se retirer est un jour triste dans l’histoire de notre organisation», a déploré Denton Lotz, secrétaire général de l’Alliance, pour qui elle représente «une déchirure dans le corps du Christ». L’Alliance baptiste mondiale a été formée il y 99 ans à Londres, et les baptistes du Sud ont apporté pendant longtemps un soutien important à l’organisation mondiale, rappelle ENI. La réunion annuelle des baptistes du Sud marquait l’aboutissement d’une campagne qui avait commencé il y a 25 ans et fait de la Convention une voix théologique conservatrice puissante.

Selon l’agence Associated Press, Paige Patterson, un leader de la Convention baptiste, a déclaré avant le vote que l’Eglise ne pouvait plus soutenir ni financer une organisation qui comprend des libéraux. Cette affirmation se réfère à la décision d’accueillir en 2003 la Cooperative Baptist Fellowship (CBF) dans l’Alliance. La CBF, qui compte l’ancien président Jimmy Carter parmi ses membres, a été formée par un groupe de baptistes politiquement modérés et libéraux, insatisfaits de la position conservatrice adoptée par la Convention baptiste ces dernières années.

Le président George W. Bush, dont la base politique comprend des chrétiens conservateurs, s’est adressé à la réunion par liaison satellite depuis Washington DC. «L’union d’un homme et d’une femme est l’institution humaine la plus durable, honorée et encouragée dans toutes les cultures et par toutes les religions», a-t-il déclaré au cours de son message.

Les baptistes du Sud ont aussi élu Bobby Welch, un pasteur ordonné, à la présidence de leur Eglise. (apic/eni/bb)

16 juin 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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