Etats-Unis: La secte Raël et «sa» scientifique affirment avoir mis au monde un clone humain
Réactions du monde scientifique et des Eglises attendues
Miami, 27 décembre 2002 (APIC) La scientifique française et membre de la secte des raëliens Brigitte Boisselier affirme avoir mis au monde jeudi un bébé obtenu par la technique du clonage. Selon elle, le bébé, une petite fille, est venue au monde «aujourd’hui» (jeudi) «par césarienne». «Ca s’est très bien passé», s’est bornée à affirmer Boisselier, présidente de la société de clonage humain Clonaid, jointe par téléphone, indique l’AFP. Les réactions du monde scientifique et politique et des Eglises ne devraient pas tarder, si la nouvelle devait être confirmée.
Pour l’heure, la méfiance est plus que réelle dans les milieux scientifiques, qui attendent les preuves nécessaires de cette supposée naissance obtenue par la technique du clonage. Aucun pays n’a pour l’instant accepté de légiférer positivement sur le clonage humain.
Interrogée sur les circonstances de cette naissance, la scientifique française a refusé de fournir immédiatement davantage de précisions, en particulier la technique de clonage mise en oeuvre et le lieu de naissance, ajoutant qu’elle ferait une présentation publique vendredi en Floride.
Si cette naissance d’un clone humain était confirmée de source scientifique indépendante, il s’agirait du premier bébé obtenu par la technique controversée du clonage humain et dont la naissance aura été rendue publique. Elle marquerait l’entrée de l’humanité dans l’ère de la reproduction asexuée car, pour la première fois, un enfant ne serait plus le fruit d’un mélange génétique d’un père et d’une mère mais la reproduction à l’identique de l’un des deux parents.
De se confirmer, la nouvelle ne manquera pas de faire réagir les milieux scientifiques, les hommes politiques et les Eglises. La position du Saint- Siège reste ferme en la matière, opposé qu’il est au clonage reproductif ou au clonage d’embryons humains à but scientifique. En septembre dernier, Mgr Renato Martino, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, avait du reste redit un «non» clair à cette méthode controversée à l’occasion d’une réunion des Nations Unies à New York.
Le représentant permanent du Saint-Siège à l’ONU avait en outre encouragé la communauté internationale à voter en faveur d’une convention qui interdirait le clonage reproductif.
Terribles dangers
Pour l’observateur permanent du Saint-Siège, le monde fait face au «risque d’une nouvelle forme de racisme», à travers le clonage. Ainsi, avait-il expliqué, cette technique pourrait conduire à la création d’une «sous catégorie» de personnes, utilisées comme «pièces de rechange» pour les autres.
Avec le Saint-Siège, de nombreux scientifiques ont mis en garde contre l’application à l’homme du clonage, une technique qui connaît encore des taux d’échec très importants chez l’animal et des séquelles parfois rédhibitoires chez les nouveaux-nés: malformations congénitales, difformités physiques, déficiences du système immunitaire, vieillissement prématuré.
La secte, qui revendiquent 55’000 adeptes dans le monde, se dit aussi partisan de la «géniocratie», le pouvoir des plus intelligents
Raël à propos de la pédophilie et de l’inceste: droit de réponse refusé en Suisse
En été 1998, le Tribunal fédéral, à Lausanne en Suisse, (TF) avait refusé un droit de réponse à la secte raélienne. Celle-ci demandait de pouvoir exercer ce droit à la suite d’un article écrit par l’Agence APIC, publié en août 1997 par le quotidien fribourgeois «La Liberté». Après le juge de la Sarine et le Tribunal cantonal, le jugement du TF, appelé à faire jurisprudence, avait rejeté trois recours de la secte contre «La Liberté».
Les raëliens s’étaient sentis attaqués par un article publié peu avant le conclave de la secte tenu à Salquenen, en Valais (Suisse). Dans son article, l’auteur affirmait que la secte «prônait théoriquement la pédophilie et l’inceste dans ses écrits» et constatait que deux membres avaient été condamnés à Carpentras pour agression sexuelle contre une fillette de 12 ans. Il rappelait enfin que le Mouvement avait été jugé dangereux en France. (apic/ag/pr)