Etats-Unis: Le cardinal Egan estime qu’il y a une possibilité d’avoir des prêtres mariés

Le célibat des prêtres, «une discussion parfaitement légitime»

Albany/New York, 13 mars 2009 (Apic) Le cardinal américain Edward M. Egan estime qu’il y a la possibilité d’avoir un jour des prêtres mariés dans l’Eglise catholique. A l’occasion d’un entretien sur le programme radio de Fred Dicker à Albany (New York), l’ancien archevêque de New York a estimé à propos du célibat des prêtres que «c’est une discussion parfaitement légitime».

«Je pense que l’on doit examiner» ce problème, a-t-il déclaré sur les ondes. Le cardinal Egan était à Albany, capitale de l’Etat de New York, dans le cadre d’une visite aux législatif, où il a notamment abordé des questions comme le mariage de personnes du même sexe et l’accès à l’avortement pour les mineurs. La démission du cardinal Egan comme archevêque de New York a été acceptée par le pape le 23 février dernier. Il reste comme administrateur apostolique de l’archidiocèse jusqu’au 15 avril, quand l’archevêque Timothy M. Dolan, de Milwaukee, sera installé comme son successeur.

Interrogé par Fred Dicker, qui est aussi rédacteur au journal «New York Post», à propos du célibat des prêtres, le cardinal Egan a dit penser que le sujet devrait être discuté par la hiérarchie de l’Eglise. Il a estimé qu’il serait peut-être bon que l’on en décide sur la base de la géographie et de la culture, et non pas de façon générale. Il a également noté que les prêtres des Eglises de rite oriental – comme l’Eglise grecque-catholique roumaine, l’Eglise melkite ou l’Eglise maronite – avaient la possibilité d’être mariés «sans problème aucun».

Le cardinal Hummes avait un temps défendu l’idée

Les Eglise catholiques orientales admettent en effet l’accès à la prêtrise des hommes mariés dans leur région d’origine, mais ne permettent pas le mariage après l’ordination sacerdotale. Dans les pays occidentaux, en dehors de leur région d’origine, les Eglises orientales n’ont pas l’autorisation d’ordonner prêtres des hommes mariés sans une dispense du Vatican.

Des pasteurs venant d’autres confessions chrétiennes, comme l’Eglise luthérienne, réformée ou épiscopalienne/anglicane, ont pu être ordonnés prêtres catholiques tout en restant mariés.

Plusieurs dizaines de prêtres mariés venant de l’Eglise épiscopalienne ont pu devenir prêtres catholiques, de même que d’anciens pasteurs luthériens ou méthodistes. Il y aurait actuellement, selon les recherches entreprises par Frederick J. Luhmann et citées par l’agence de presse catholique américaine CNS, quelque 93 anciens pasteurs des Eglises épiscopalienne, luthérienne, presbytérienne, méthodiste et baptiste qui travaillent comme prêtres au sein de l’Eglise catholique des Etats-Unis.

En 2006, dans une interview publiée par le quotidien brésilien «O Estado de Sao Paolo», le cardinal Claudio Hummes, qui venait d’être nommé à la tête de la Congrégation vaticane pour le clergé, estimait que même si le célibat est une partie de l’histoire et de la culture catholiques, l’Eglise pourrait revoir cette question, «parce que le célibat n’est pas un dogme mais une question de discipline».

L’ancien archevêque de Sao Paulo estimait à l’époque que le manque de prêtres dans certaines régions du monde était un défi et que l’Eglise n’était pas «immobile» mais changeait quand il fallait changer. Mais quelques jours plus tard, il publiait une prise de position pour clarifier ses remarques, affirmant que la question du célibat n’était pas à l’ordre du jour pour le moment au niveau des autorités de l’Eglise et que le célibat était une longue et valable tradition dans l’Eglise catholique de rite latin, basée sur de forts arguments théologiques et pastoraux. (apic/cns/be)

13 mars 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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