Bientôt la rupture définitive avec l’Eglise épiscopalienne ?

Etats-Unis: Les anglicans se divisent toujours plus sur l’homosexualité

Washington, 19 décembre 2006 (Apic) Les Eglises épiscopaliennes (anglicanes) aux Etats-Unis se divisent toujours plus sur l’homosexualité. Au moins neuf paroisses épiscopaliennes américaines viennent de décider pour cette raison de se séparer de leur Eglise-mère, jugée trop libérale. En février prochain, un sommet anglican qui se tiendra en Afrique devrait notamment décider du maintien ou non de l’Eglise épiscopalienne américaine au sein de la Communion anglicane.

Selon le quotidien américain «Washington Post» de mardi 19 décembre, neuf paroisses épiscopaliennes de tendance conservatrice en Virginie ont annoncé qu’elles se séparaient de l’Eglise épiscopalienne nationale. Les paroisses dissidentes renoncent cependant pour le moment au transfert des propriétés ecclésiales. Elles se sont mises d’accord avec le diocèse épiscopalien de Virginie pour ne pas se lancer – durant un mois – dans des procédures judiciaires à ce propos.

Les neuf paroisses dissidentes ont voté ce mois-ci pour savoir si elles restaient ou elles quittaient leur Eglise, l’Episcopal Church, parce nombre de leurs fidèles estiment qu’elle s’éloigne de sa propre interprétation des écritures. Elles se rallient au chef de l’aile conservatrice de la Communion anglicane, l’archevêque Peter Akinola, du Nigeria. Ce prélat demande à la Communion anglicane d’exclure de ses rangs l’Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, dont la tendance est considérée comme par trop libérale.

Les fidèles des paroisses dissidentes tentent aussi de garder en leur possession les propriétés que le diocèse affirme lui appartenir ou revenir à l’Eglise nationale. Après l’annonce du vote de ces paroisses, Peter James Lee, l’évêque épiscopalien de Virginie, a rencontré des responsables diocésains pour voir comment ils pourraient venir en aide aux fidèles qui n’appuient pas la rupture avec l’Eglise officielle.

Un conflit de cultures

Influencées par leur culture, certaines Eglises anglicanes, en particulier en Afrique, considèrent les relations homosexuelles comme un crime et un grave péché. D’autres provinces anglicanes du monde anglo-saxon, notamment aux Etats-Unis, au Canada et en Australie, ont une approche plus libérale de l’autorité de la Bible, basée davantage sur les notions de justice et d’amour. EIles considèrent de ce fait les relations de personnes du même sexe sur le même niveau que les relations hétérosexuelles.

Les paroisses dissidentes sont la «Church of the Apostles», à Fairfax City, la «Church of the Word» à Gainesville, la «Truro Church» à Fairfax City, «The Falls Church» à Falls Church, la «St. Stephen’s» à Heathsville, la «St. Margaret’s» à Woodbridge, la «Potomac Falls» à Sterling, la «Christ the Redeemer» à Centreville et l’église «St. Paul’s» à Haymarket.

Quatre autres paroisses en Virginie avaient déjà franchi le pas l’année dernière. Ces 13 églises représentent près de 7% des paroisses du diocèse, selon le «Washington Post» et quelque 17% de son assistance dominicale moyenne.

L’Eglise anglicane, qui compte 78 millions de fidèles dans la monde, est profondément divisée entre une aile conservatrice et une aile libérale, notamment sur l’ordination épiscopale des femmes et celle d’évêques ouvertement homosexuels. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres a été l’ordination en 2003 de Gene Robinson, une personnalité ouvertement «gay», comme évêque du New Hampshire. Cette décision a semé la discorde au sein de la Communion anglicane.

La pression monte également en Angleterre

La pression monte également depuis quelques jours en Angleterre. Là aussi, l’aile conservatrice de l’Eglise d’Angleterre a mis la pression sur le Primat Rowan Williams. De hauts dignitaires ont exigé de l’archevêque de Canterbury qu’il empêche l’installation de nouveaux évêques libéraux, sous peine d’anarchie au sein de l’Eglise et de révolte contre son autorité. Les membres de l’aile «évangélique» de l’Eglise d’Angleterre réclament la mise en place rapide de «structures parallèles», afin que leurs fidèles puissent échapper aux évêques libéraux et se mettre sous l’autorité d’»évêques volants» de leur tendance.

Ces mesures devraient être mises en place jusqu’en février, date à laquelle doit avoir lieu en Afrique, place forte de l’aile évangélique, un sommet anglican qui devrait notamment décider sur le maintien ou non de l’Eglise épiscopalienne américaine au sein de la Communion anglicane. (apic/kna/wp/bbc/be)

19 décembre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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