Incompatible avec la foi chrétienne

Etats-Unis: Les évêques américains mettent en garde contre la pratique du reiki

Washington, 10 mai 2009 (Apic) Le comité doctrinal de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis vient de se prononcer contre l’usage contre la pratique du reiki, une médecine alternative japonaise également pratiquée dans les institutions catholiques, aux Etats-Unis notamment. Pour les évêques américains, cette méthode est «incompatible avec la foi chrétienne»,

« Lignes directrices pour l’évaluation du reiki en tant que thérapie alternative ». Tel est le titre du document de 6 pages, cité par «La Croix» et signé par les huit évêques membres du Comité de la Conférence des évêques des États-Unis (USCCB), qui provoque une mini-crise dans bon nombre de congrégations religieuses nord-américaines.

Selon le quotidien catholique français, depuis une quinzaine d’années, de nombreuses religieuses et femmes laïques, animatrices de centres spirituels aux États-Unis et au Canada, se sont formées et investies dans la pratique du reiki. Ainsi, le centre de retraite Notre-Dame-des-Pins à Fremont (Ohio), géré par les Soeurs de la Miséricorde de Cincinnati, utilise « une interprétation chrétienne du reiki basé sur la vie, la mission et l’enseignement de Jésus-Christ » et offre le reiki « dans le contexte de la prière », comme on peut le lire sur leur site Web.

De même, le Centre spirituel Mont-Saint-Joseph, dans la banlieue de Cincinnati (Ohio), propose le reiki « comme une opportunité d’enrichissement spirituel à travers un vaste programme de pratiques ».

Certaines congrégations féminines proposent même des initiations pour devenir « maître reiki », comme le raconte le National Catholic Reporterdans un article du 20 avril à propos de ce document épiscopal. L’hebdomadaire américain cite Soeur Mary Jo Mattes, franciscaine à Millvale (Pennsylvanie) et maître reiki, qui affirme qu’elle continuera de « pratiquer le reiki dans le cadre de (son) ministère de guérison du Christ ».

Cette méthode du reiki, « inventée au Japon par Mikao Usui qui étudiait alors les textes bouddhistes », explique le document du Comité des évêques américains, considère que « la maladie est causée par certains types de troubles ou de déséquilibres dans notre énergie vitale. Un thérapeute de reiki opère la guérison en imposant la ou les mains dans certaines positions sur le corps du patient, afin de faciliter la transmission du reiki, «l’énergie vitale universelle», du thérapeute au patient. »

Nombreux doutes

Présidé par Mgr William Lori, évêque de Bridgeport (Connecticut), le comité doctrinal rappelle que cette médecine alternative japonaise « n’a pas été reconnue par les communautés scientifiques et médicales comme une thérapie efficace » et qu’il n’existe pas d’« études scientifiques dignes de foi » attestant de son efficacité.

D’ailleurs, rappelle «La Croix», il y a quelques années, le Conseil national contre les fraudes dans le domaine de la santé (NCAHF) des États-Unis avait déclaré que « les effets attribués au reiki sont d’origine psychologique, comme ceux que l’on peut constater dans l’effet placebo ou la suggestion, et qu’il n’y aurait pas de réel effet, voire aucun effet ». Quant au Centre national pour les médecines complémentaires et alternatives (NCCAM) des États-Unis, il « ne sait pas si le reiki influence la santé et comment il pourrait le faire », mais il a lancé des études pour mesurer l’efficacité du reiki dans diverses pathologies comme les risques cardiovasculaires, le cancer de la prostate ou le sida.

Les évêques américains dénoncent surtout le fait que le reiki n’est pas compatible avec la foi chrétienne. « Ceux qui pratiquent le reiki, écrivent-ils, doivent admettre, au moins implicitement, certains éléments essentiels d’une vision du monde qui n’appartiennent ni à la foi chrétienne ni à la science naturelle. » (apic/cx/cl/pr)

10 mai 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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