Jean Paul II: l’avortement est un holocauste de vie humaines
Etats-Unis: Message du pape pour le 25ème anniversaire de la légalisation de l’avortement
Washington, 22 janvier 1998 (APIC) Le pape Jean Paul II a sévèrement condamné l’avortement aux Etats-Unis, le qualifiant d’»holocauste permanent de vies humaines innocentes» à l’occasion du 25ème anniversaire de la décision de la Cour Suprême américaine du 22 janvier 1973 libéralisant l’avortement (loi «Roe contre Wade»).
Dans son message aux évêques et aux fidèles des Etats-Unis, lu mercredi soir 21 janvier lors d’une veillée de prière pour la vie en la basilique de l’Immaculée Conception, à Washington, le pape a dénoncé la «force de destruction» de l’avortement, en particulier pour les femmes.
Clinton s’engage en faveur du droit à l’avortement
Depuis l’adoption de la loi, il y a 25 ans, 30 millions d’avortements ont été pratiqués aux Etats-Unis, un droit considéré comme «sacré» dans ce pays farouchement cramponné aux libertés individuelles. Dans une déclaration publiée le même jour, le président Clinton a une nouvelle fois souligné son engagement en faveur du droit à l’avortement. «Je m’engage pour que l’interruption de grossesse reste sûre, légale et accessible», a-t-il déclaré mercredi, tout en manifestant sa volonté de tout mettre en œuvre pour une réduction du nombre des avortements.
Adressée au cardinal Bernard Francis Law, archevêque de Boston, la lettre de Jean-Paul II demande que les catholiques américains et les personnes de bonne volonté se mobilisent pour aider les femmes en difficulté et pour lancer une grande campagne en faveur de la vie.
Faisant le bilan de ces 25 ans de cette décision de la Cour Suprême qui a signifié la légalisation effective de l’avortement, Jean Paul II affirme qu’elle a été «une force de destruction dans la vie de nombreuses personnes, en particulier des femmes, qui sont souvent laissées seules pour porter la profonde douleur et le regret qui suit la décision de détruire la vie d’un enfant à naître».
Le pape relève encore que la prolifération de l’avortement a aussi des effets délétères sur la société en général, en affaiblissant en particulier le respect de la vie des personnes âgées et des handicapés, et en portant atteinte au sens moral. Quand le meurtre de l’innocent est couvert par la loi, la distinction entre le bien et le mal est occultée et la société en arrive à justifier même des actes aussi clairement immoraux que les avortements tardifs (»partial-birth abortion»), déplore le Souverain pontife.
Eduquer les gens sur le mal que représente l’avortement
Jean Paul II reconnaît que la légalisation a été suivie par une «mobilisation progressive des consciences pour soutenir la vie». Mais il demande instamment la poursuite d’une véritable «éducation» sur le mal que constitue l’avortement. Il demande que les femmes puissent rencontrer «conseil», «encouragement» et «aide» lorsqu’elles se trouvent dans des situations difficiles. En même temps, Jean Paul II demande que l’on recherche à élaborer une protection légale intégrale pour l’enfant à naître.
Comme lors du grand rassemblement de Denver en août 1993 et lors de son voyage aux Etats-Unis à l’automne 1995, le pape s’adresse aux jeunes catholiques, hommes et femmes, à qui il demande de s’engager dans une «grande campagne» en faveur de la défense de la vie comme don de Dieu. «Vous êtes un signe d’espérance pour l’Eglise et pour le monde, dit-il. Ne vous découragez pas et n’ayez pas peur! Le Seigneur ressuscité nous appelle tous à proclamer, célébrer et servir la vie et il nous donnera la force d’accomplir sa volonté».
Jean Paul II voit dans l’avortement, l’euthanasie et d’autres crimes «contre le don de Dieu qu’est la vie», de «graves menaces pour la dignité humaine et la liberté». (apic/cns/kna/imedia/be)