Les anti-évolutionnistes de plus en plus actifs

Etats-Unis: Procès à propos de l’enseignement de la théorie de l’évolution à l’école

Boston, 17 novembre 2004 (Apic) Un procès concernant l’enseignement de la théorie de l’évolution dans une école de la banlieue d’Atlanta en Géorgie, s’est ouvert ce mois-ci. Plusieurs parents d’élèves dénoncent la décision d’une école d’inclure une mention relativisant la théorie évolutionniste dans un livre de biologie.

«L’évolution est une théorie, non pas un fait, en ce qui concerne l’origine des espèces. Ces informations doivent être considérées avec une grande ouverture d’esprit, étudiées avec minutie et traitées dans une réflexion critique», peut-on lire sur la page titre du manuel de biologie d’une école secondaire de Cobb County, rapporte le quotidien américain Boston Globe.

Popularisée par Charles Darwin en 1859, la théorie dite «de l’évolution» prétend que des organismes simples, unicellulaires, se sont petit à petit développés en formes de vie complexes, incluant les humains. Des modifications génétiques sur des millions d’années auraient ainsi permis à certains êtres vivants de s’adapter et de survivre alors que d’autres espèces non adaptées auraient disparu. Cette théorie est largement étayée par des études paléontologiques et génétiques et acceptée par la très grande majorité des scientifiques.

Vers une augmentation des cas?

Six parents d’élèves du district de Cobb County ont donc traîné l’administration de l’école en justice, estimant que la mention violait un article de la Constitution assurant la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En effet, en 1987, la Cour suprême des Etats-Unis a interdit pour cette même raison l’enseignement du créationisme, théorie qui se base sur une lecture littérale de la Bible pour expliquer l’origine de la vie, dans les écoles américaines.

La mention en question a été placée en 2002, sous la pression d’une pétition organisée par une avocate chrétienne fondamentaliste. Le cas géorgien est le premier à être amené devant la justice, mais, pour cette année seulement, 13 Etats américains ont été confrontés à ce genre d’affaires. Selon le Boston Globe, ces cas devraient augmenter, du moment que les adversaires de la théorie évolutionniste tendent à devenir de plus en plus actifs.

Des mouvements minoritaires?

Exemple de cette nouvelle tendance, l’école de Dover en Pennsylvanie a récemment proposé en parallèle à l’enseignement de la théorie de l’évolution, celle de «la force créatrice intelligente». D’après cette théorie, «la vie est si complexe qu’une force intelligente, Dieu pour ses partisans, doit être à son origine».

Cependant, le professeur Edward O. Wilson, professeur de biologie à Harvard, prétend que «les mouvements qui s’attaquent actuellement à l’enseignement de la théorie de l’évolution sont marginaux», notant que «Jean Paul II a admis en 1996 que les scientifiques évolutionnistes avait rassemblé un nombre considérable de preuves concernant leur théorie». Le professeur estime également que «les croyances des adversaires de l’évolution sont minoritaires chez les chrétiens du monde entier et chez les membres des autres religions». (apic/bstg/rz)

17 novembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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