L’archevêque Spyridon très contesté
Etats-Unis: Quel avenir pour le chef de l’Eglise grecque-orthodoxe ?
New York, 9 août 1999 (APIC) Le maintien ou non du très contesté archevêque Spyridon à la tête de l’Eglise grecque-orthodoxe d’Amérique pourrait se décider à la fin du mois d’août, à l’issue d’une rencontre qu’il aura à Istanbul avec le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier.
Selon les médias qui donnent la nouvelle, un délai d’un mois aurait été donné à l’archevêque pour régler ses divergences avec un certain nombre de paroisses et de diocèses qui critiquent sa façon de diriger. Forte de 1,5 million de membres, l’Eglise grecque est la plus grande Eglise orthodoxe des Etats-Unis.
Mark Arey, porte-parole de l’archevêque Spyridon a déclaré à l’agence œcuménique ENI ne rien savoir de l’éventualité du déplacement de l’archevêque Spyridon comme représentant du Patriarcat de Constantinople auprès du Conseil œcuménique des Eglises (COE) à Genève. Une éventualité évoquée par la presse grecque qui consacre de longs commentaires à cette affaire. Mark Arey s’est dit convaincu que l’archevêque resterait à la tête de l’Eglise aux Etats-Unis. «Je n’ai absolument aucune raison de croire le contraire».
Un conflit qui dure depuis plus d’un an
Depuis plus d’un an, l’archidiocèse grec-orthodoxe d’Amérique est secoué par une forte controverse sur la façon de diriger de l’archevêque jugée trop autoritaire par ses opposants.
En juin, la Conférence du clergé et des laïcs du diocèse grec-orthodoxe de Boston, au Masachusetts, a approuvé par 58 voix contre 51, un appel lancé au début de l’année par cinq métropolites – évêques – qui réclamaient le départ de l’archevêque. Il règne dans l’archidiocèse «un climat suffocant de crainte, de suspicion, d’insécurité, de manque de confiance et d’esprit vindicatif», écrivaient les métropolites. Le patriarche Bartholomée, qui avait nommé l’archevêque Spyridon pour succéder en 1996 au très populaire archevêque Iakovos, a rejeté cet appel.
Un groupe dissident de grecs-orthodoxes d’Amérique (GOAL), brandissant la menace d’un schisme, mène campagne contre l’archevêque et essaie de persuader les paroisses de ne pas donner de fonds à l’archidiocèse. En juillet le GOAL a publié une déclaration disant que ceux qui aspirent à l’établissement d’une Eglise indépendante aux Etats-Unis allaient réagir et refuser de financer l’archidiocèse. «Nous ne voulons pas être trompés à nouveau», a déclaré le porte-parole du GOAL, Dean Popps, en promettant une «résistance forte et organisée». Il semble toutefois que moins de dix paroisses seulement sur 500 aient refusé de verser leurs contributions.
Pour Mark Arey les membres du GOAL voudraient établir un modèle américain «basé sur le congrégationalisme» pour administrer l’Eglise, ce qui n’est pas possible dans l’Eglise orthodoxe. (apic/eni/mp)