Sanctionnée par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1999

Etats-Unis: Soeur Jeannine Gramick lauréate du Prix Mère Teresa 2006

Albuquerque, 20 décembre 2006 (Apic) Soeur Jeannine Gramick – une religieuse américaine qui fut sanctionnée par le Vatican en 1999 en raison de ses activités et de ses écrits en relation avec l’homosexualité – est lauréate du Prix Mère Teresa 2006. Ce Prix est décerné par l’Institut d’art sacré Ste-Bernadette à Albuquerque, au Nouveau Mexique.

Le Prix récompense le rôle de Soeur Jeannine Gramick «en tant que militante américaine des droits de l’homme développant son ministère auprès des homosexuels et des lesbiennes catholiques». Dan Paulos, directeur des Prix Mère Teresa, a relevé que comme Mère Teresa et ses consoeurs font preuve de courage en aidant les maladies du sida, «Jeannine Gramick fait montre de compassion envers les gays et les lesbiennes», en leur donnant de l’espoir dans un monde où ils sont trop souvent discriminés.

En 1999, la Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi a tenté de mettre un terme au ministère qu’exerçait Soeur Jeannine en milieu gay et parmi les lesbienne. Elle avait été sanctionnée par le Vatican en même temps que le Père Robert Nugent, fondateur avec elle de l’organisation «New Ways Ministry», dans l’archidiocèse de Washington.

Le Vatican leur avait interdit de façon permanente toutes formes d’activités pastorales en direction des homosexuels, reprochant aux deux religieux américains de refuser de qualifier de «mal intrinsèque» les actes homosexuels et la tendance homosexuelle de «désordre objectif». Les deux religieux avaient reçu un large soutien aux Etats-Unis.

Elle n’avait pas voulu se soumettre au Vatican

Si le Père Nugent avait accepté les dispositions de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il n’en avait pas été de même pour Soeur Gramick. Appartenant alors à la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame Dame (SSND), basée à Baltimore, elle avait quitté son ordre en 2001 pour rejoindre la Congrégation Générale de l’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie, les «Loreto Sisters» (IBVM), basées à Denver. Elle ne voulait pas accepter les mesures de silence qui lui étaient imposées, déclarant avoir choisi «de ne pas collaborer à ma propre oppression».

Soeur Jeannine Gramick et le Père Robert Nugent ont publié l’ouvrage «Building Bridges: Gay and Lesbian Reality and the Catholic Church» (Bâtir des ponts: la réalité gay et lesbienne et l’Eglise catholique), dans lequel ils critiquent la position de l’Eglise catholique sur ce sujet.

Soeur Jeannine Gramick a été distinguée pour son rôle de militante des droits de l’homme, en particulier dans le domaine de la spiritualité. La religieuse est née en 1942 aux Etats-Unis et elle est devenue religieuse catholique en 1960. Elle a enseigné les mathématiques dans des collèges dans les années 1960 avant d’être nommée professeur de maths au Collège de Notre Dame de Maryland au début des années 1970.

C’est alors qu’elle préparait un doctorat à l’Université de Pennsylvanie que Soeur Gramick a commencé son ministère auprès des gays et lesbiennes qui avaient quitté l’Eglise catholique en raison des préjugés qu’elle avait contre eux. Elle a dirigé des retraites spirituelles et des pèlerinages dans les lieux saints avec des personnes homosexuelles, leurs familles, amis et parents. (apic/cns/cnn/be)

20 décembre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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