L’activité neurologique des mystiques
Etats-Unis : Une étude démontre que la prière sollicite le système nerveux
Washington, 29 avril 2001 (APIC) Après des années d’étude menées en collaboration avec une équipe de chercheurs, des médecins ont conclu que l’expérience spirituelle est caractérisée par une activité cérébrale spécifique. Ils ont constaté, à travers des analyses sophistiquées, que les états de concentration décrits par les mystiques trouvent une correspondance dans l’activité neurologique.
Des franciscaines américaines et des moines bouddhistes se sont prêtés à des expériences sur la «neurothéologie». Tel est le néologisme forgé par un médecin américain, Andrew Newberg, de la Division de Médecine nucléaire de la «Pennsylvania Medical School» de Philadelphie.
Des groupes de religieuses franciscaines et des moines tibétains ont été placés sous monitoring durant les heures de prière et soumis à des examens complexes. Les conclusions sont contenues dans le livre intitulé «Why God Won’t Go Away : Brian Science and the Biology of Belief», publié ces jours-ci par Ballantine Books et écrit par Andrew Newberg et Eugen d’Aquili, professeurs de psychiatrie. Le second a commencé ses expériences il y a 25 ans, et son nom est indiqué sur le livre en hommage à sa mémoire, vu qu’il est mort en 1998.
Système nerveux actif durant la prière
Newberg a montré que, pendant la prière, les zones principales du système nerveux sont actives, notamment l’hypothalamus et l’hippocampe. Les expériences mystiques décrites par les grands saints, là où ils parlent d’un sentiment d’union étroite et de communion avec Dieu, trouvent une correspondance empirique dans les phénomènes engendrés dans les zones cérébrales intéressées, en particulier lorsqu’on se sent comme séparé de son corps. «Il est intéressant de constater, explique Newberg, que la prière des religieuses, liée en quelque sorte à la parole, fait travailler davantage les zones cérébrales concernant le langage.»
Les études ont également donné lieu à des critiques, car les chercheurs ont été accusés de réduire un phénomène complexe et très profond à des graphiques et des tracés. Dans son livre, Newberg observe à ce sujet: «Nous ne disons pas que le cerveau crée Dieu, mais plutôt que notre cerveau a développé naturellement les mécanismes qui rendent possible l’expérience religieuse.» (apic/cip/vd/bb)